La nuit avait enfin été bonne. Et c'est au réveil que l'horreur nous a cueilli.
Au bout de quelques heures nous avons coupé la radio, la télé.
Nous avons allumé des bougies sur la fenêtre et reçu nos invités.
Nous avons passé une bonne soirée parce c'est en continuant à vivre, à partager, en étant ce que nous sommes que nous lutterons le mieux contre la barbarie.
Et le dimanche est arrivé, plombé de migraine, dure, résistante... Alors on s'est repliés, un peu, sur nous, sur nos douleurs, sur le canapé. On a regardé des niaiseries, des futilités. On s'est câliné. On est en quelque sorte resté sidérés... On a rechargé les batteries pour repartir ce matin faire notre part. Être libres de penser, de croire ce que l'on veut. Être libre de parler, d'agir dans la société. Être libre de manger, ou pas, d'aimer, ou pas. Être libre... La déchirure est énorme et la tentation du pire se profile. Mais pour mes enfants, pour mes garçons, pour Suzanne, pour les petits dont j'ai la charge je me lève, je me redresse, je porte le deuil et j'avance. A mon niveau, à la base, au niveau des fondations, je soutiens, Liberté, Égalité, Fraternité.
Ta dernière phrase me touche particulièrement. Continue!
RépondreSupprimerMerci! J'en ai bien l'intention!
SupprimerMagnifique. Je voulais faire un texte sur mon blog, mais bon : ça serait le même, à la virgule près, alors...
RépondreSupprimerMerci.
Merci à toi. Je suis sure que nous sommes nombreux sur le pont.
SupprimerFier de toi ma belle soeur
RépondreSupprimerRohhh! T'es mignon!
SupprimerCes regards qui en disent tant... La confiance de Suzanne, la tristesse de gilles... Elle est terrible cette photo.
RépondreSupprimerOui. Je ne m'en rendais pas compte...
SupprimerJe suis arrivée à Paris vendredi avec le train de 22h et quelques. Bon nombre de mes amis ou de leur amis étaient coincés dans ces cafés qui ont essayé de protéger aussi bien qu'ils ont pu leur habitués. Certains de mes amis savaient qu'ils avaient des proches (famille, collègues) au stade ou au bataclan... Putain de veillée...
RépondreSupprimerEt Paris s'éveille... Et la France s'éveille sidérée... Putain de journée
Et Paris s'endort inquiet ... Paris et la France... Paris la France et toutes ces villes de nos démocraties aux monuments éclairés aux couleurs de nos libertés
Et Paris s'éveille... Paris pleure et Paris sous tension essaie de se donner RDV ...pour la vie pour résister, mais Paris sous tension s'affole et la foule se disperse... Paris... Putain de week end, Paris reprend tes forces...
Paris devant l'actualité voit les noms et les visages des disparus... Putain, c'est moi, c'est toi c'est nous... La France de la diversité, la France multiculturelle... Paris, la France, douce France pays de mon enfance...
Paris devant l'actualité voit les noms et visages des kamikazes... putain c'est nos gosses! Nos gosses à qui toi enseignant tu transmets la liberté d'apprendre, à qui toi éducateur tu transmets les libertés citoyennes, à qui toi l'artiste tu transmets la liberté de vivre et de créer, à qui toi la bibliothécaire tu ouvres les yeux et les oreilles... à qui toi et toi et toi... à qui tous ceux qui ne renoncent pas... Ce sont nos gosses à qui ils ont payé un billet d'avion pour les ...formater... Putain!
Paris s'endort, Paris se lève... Paris silencieux, france blessée... se remettre au travail car notre place est là et que ça fait partie de la solution.
Paris...
Soupir! Se remettre au travail, oui.
SupprimerUn bel article...
RépondreSupprimerJ'étais sur le pont lundi matin moi aussi.
Et j'avais,entre autres, face à moi des gamins qui ont fui Daesh...
Que dire, sinon que la journée fut longue et difficile...
Merci. Je sais que nous sommes nombreux sur le pont...
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