Qui ne manque pas à la foi donnée (à quelqu'un), aux engagements pris (envers quelqu’un).
Synonymes : dévoué loyal
Dont les affections, les sentiments (envers quelqu’un) ne changent pas. Un ami fidèle.
Synonymes : attaché constant
30 ans dans la même commune.
Quand nous avons terminé, hier soir, mon dernier conseil d'école comme directrice, le papa représentant élu m'a dit: "J'ai 37 ans". Et il a sourit. Il a fait partie de mes premiers élèves dans cette grosse école rurale.
J'y ai été enseignante, en CP, CP/CE1, CE1/CE2, dans l'ancienne école, puis dans la nouvelle.
Au bout d'un certain nombre d'années, un certain nombre de collègues, un nombre certain d'élèves, j'ai traversé le parking pour prendre la direction de la maternelle et des PS, des PS/MS.
Il y a quatre ans, après 16 ans et une amitié sans faille avec mes collègues, j'ai effectué le chemin inverse et c'est la direction de l'école élémentaire et les CM1 qui m'ont occupé (très bien occupé).
En plus des années j'ai cumulé, accumulé, amitié et souvenirs.
Les soirées pyjamas à la médiathèque avec élèves et parents de la maternelle. Les journées de randos, toute l'école par les chemins de la commune.
La classe de mer, les projets culturels, le kilomètre carré, la fresque du tunnel, les rencontres avec des artistes, des écrivains.
Les coups durs, ceux des gosses, de leurs parents, les persos, affrontés en équipe, mouchoirs et fous rires salvateurs.
Et puis quelques coups bas. Les "on dit" qui laissent entendre que (parents discourtois et/ou diffamants, anciens élus vexés) ... Les mises en cause en lousdé...
Et la charge de travail qui fait ployer.
Et l'esprit, la philosophie de la fonction dévoyés par une administration qui pousse à nous transformer en chefaillons. Sans rémunération à la hauteur des responsabilités, des taches qui se multiplient à l'infini et à l'encontre de mes valeurs (fichages, triage, lâchage (lynchage?)) de l'école. La voix de l'école, par celle de la directrice n'est pas écoutée, pas entendue. On lui demande d'obéir à la voix de son "maître".
Gilles et les enfants m'ont toujours suivie, soutenue, aidée. Ils se sont retrouvés bénévoles, plus ou moins volontaires, pour porter les pique niques, pour bouger des meubles, pour reconnaître des circuits, pour peindre des murs, à accompagner, à pied, à vélo, les sorties qui manquaient de parents dévoués, pour offrir (pour les mauvais coucheurs, pour ceux qui voient le mal partout: sans cachet, gratis) des spectacles inoubliables (merci, mille fois merci), pour recevoir à notre table et dans notre maison toute une flopée d'intervenants (que des belles rencontres!).
Les résultats du "mouvement" devaient tomber le 24 et il y avait eu des tentatives de tirage des vers du nez de parents qui auraient bien voulu savoir. Mais... Tant que rien n'était sûr...
Et le 22, alors que j'étais à la supérette du coin (oh, combien de réunion parents/prof j'ai pu faire entre ses rayons!) pour m'acheter de quoi manger (pas eu le temps de me faire une gamelle) j'ai reçu un sms de ma codirectrice de la maternelle:
"Y'a les résultats du mouvement"
Je lui ai répondu:
"Ah bon?"
Et je les ai rejoins. C'est entourée des collègues nerveux que j'ai ouvert "Iprof", puis le "Siam".
Ils m'ont félicité tout en déplorant mon départ. Une joie un peu schizophrène.
Pour Gilles et les enfants, là, pas de sentiments mêlés.
Une nouvelle aventure commence. Dans une autre commune, dans une autre fonction.
J'ai attendu de savoir entre quelles mains j'allais laisser l'école pour l'annoncer officiellement hier.
Je suis, depuis une semaine, entre deux écoles, entre deux fonctions, entre deux...
Le temps a passé (30 ans!) dans cette commune, dans cette école que j'ai aimé, il passera maintenant ailleurs (moins longtemps, c'est évident!). Je garderais de cette tranche de vie des amis précieux.
Et tout un tas d'histoires et d'aventures...