vendredi 4 septembre 2020

P comme...

...pré rentrée!

Et hop! Grand saut dans le temps:

Cette année là la rentrée a eu lieu le 8 septembre.

1987, ma première "vraie" prérentrée.

1987, nous venions de nous marier (le 5) quand je suis arrivée dans la classe où je venais d'être nommée pour une année en remplacement d’une qui était partie en formation (il me semble...). C'était une école dite "d'application", une école "modèle", pleine de maîtresses d'application qui formaient, en les recevant dans leurs classes, des normaliens (oui, je suis assez vieille pour être passée par l'école normale!). Je détonnais, bien entendu, du haut de mes petits vingt ans, "suppléante éventuelle", non encore formée, au milieu de ces cadors de la pédagogie. Mais l'école était à quelques rues de notre logement, et j'étais très contente d'avoir une classe de moyens grands, alors j'étais arrivée pleine d'énergie et d'espoir.

Même l'avalanche de consignes à enregistrer, code d'alarme à se rappeler, tableau de service (où, je m'en rendrais compte à l'usage, je figurais dans toutes les cases contrairement à mes collègues qui travaillaient durs, elles) à suivre, visages et prénoms nouveaux à retenir, ne m'avaient pas (trop) ébranlée.

Puis l'ATSEM qui avait été chargée de me montrer ma classe (la directrice avaient tant de boulot que...) à ouvert la porte (et c'est vite, vite, sauvée).

Là, brutalement, l'ampleur de la tâche m'a écrasée.

Pas la préparation de mon jour de rentrée, pas le nombre d'étiquettes à écrire et à dupliquer (les moins de 30 ans ne peuvent pas se souvenir de cette odeur d'alcool qui nous poursuivait après avoir fait des copies en tournant la manivelle de... Mince comment s’appelait cette machine?), non...

Loin de là!

Ma classe n'était pas une classe.

Il y en avait bien la coquille, les quatre murs jaunes, les fenêtres en rangs serrés donnant sur la cour, le sol carrelé (carreaux mouchetés beige marron si pratiques) (et si moches). Là pas de problème.

Il y avait même le fameux tableau dit "noir", en réalité vert. Et cette odeur d'école. Oui.

Mais des tables, des chaises, des chevalets de peinture, des caisses de livres et de jeux nulle trace!

A moins que...

Ce n'était sans doute pas si caricatural. Sans doute. Mais c'est le souvenir que j'en ai.

Au milieu de cette non classe il y avait une pyramide. Une accumulation. Un tas. Une agglomération. Le résultat, en quelque sorte, d'une explosion à l'envers. Un puzzle à l'ouverture de la boite.

L'école s'est retrouvée brusquement silencieuse. Ou ce sont mes oreilles qui ont un moment cessé de fonctionner? J'ai tiré un chaise et je me suis assise. 

J'ai fait un rapide état des lieux, j'ai examiné mes options. Le tour d'horizon a été rapide.

Et je me suis rendue dans le bureau de la directrice, lui ai emprunté son téléphone pour appeler mon mari tout neuf à l'aide.

Nous avons passé la journée à re meubler, réaménager, re ranger la classe qui avait servi de salle d'activité pour le centre de loisirs (et j'ai passé la nuit à préparer ma journée de classe). Et c'est ainsi qu'il a mis le doigt (et les bras, et le reste) dans l'engrenage du bénévolat familial au service de l'éducation nationale...

4 commentaires:

  1. C'est une bonne idée l'écriture de ces 50 nuances de craie ! Je vais suivre tes épisodes avec plaisir.

    RépondreSupprimer
  2. Est ce que le mot que tu cherches n'est pas ronotype?

    RépondreSupprimer