mardi 30 janvier 2018

Coup de mou.

En gros c'est ça. Un coup de mou.
Victor m'a appelée, il est malade. Peut être la grippe. Et très stressé. Un prof qui met la pression. Le BAC ça rend con. Je lui ai pourtant dit, au prof, que c'était anti productif avec Victor ce genre de manoeuvre. Et j'aurais pu lui dire d'autres trucs... Du genre que l'on a passé le cap de l'an 2000. Depuis presque 20 ans (!!!). Que les recherches, et l'expérience, montrent la toxicité du stress dans les apprentissages.
Clovis lui est retombé dans on ornière... 
C'est une bataille rangée pour le sortir du lit.
Une guerre gagnée, "Ouf! Mission accomplie", quand il monte dans le car.
Suzanne... Mal de ventre. Encore. Toujours.
Et une remplaçante qu'elle juge "pas cool, pas moderne, pas sympa"...
Et Gilles, épuisé, mal au dos. Mais qui prend l'expérience, remplacement en tant que chef de cuisine dans un autre collège, positivement, finalement.
Et moi, réunions, avec les élèves, formelle et qui mouline, encore et encore, les mêmes trucs qui ne relèvent pas de moi, avec mes collègues, informelles, mais importantes, avec les partenaires, par mail, par SMS, programmée, avec présence obligatoire, sur le temps de classe (je la fais avec mes 21 CM1 la visite de la commission de sécurité?), en amphi et sur un thème depuis longtemps réclamé, enfin (mais pourquoi cette semaine?), empilées, précipitées (deux réunion de "formation" le même soir à la même heure, dans le même quartier, mais pas, du tout, sur le même thème, pas du tout heu...)...
Et même si le cassiflore se croit au printemps tout ce gris, toute cette pluie...
Coup de mou saisonnier?

samedi 27 janvier 2018

Sus scrofa

Vendredi soir j'ai mangé à la médiathèque à l'occasion du lancement du kilomètre carré. Et le repas a été l'occasion de parler littérature, philosophie, mais pas que. Nous avons bien ri aussi. Les uns et les autres ont raconté des histoires. Et nous avons parlé de notre coin, du Loir et Cher (c'est le sujet du kilomètre carré). Je ne sais pas comment j'en suis arrivée à raconter une histoire qui a semble t-il plu à Mathieu Simonet. Qui, en me disant au revoir, m'a dit qu'il attendait que je l'écrive. J'ai un peu tourné ça dans ma tête en faisant le ménage ce matin, tout en bavardant avec Laure et sa fille venues manger avec nous (ne me demandez pas comment je fais!) et voilà. Pour Mathieu:

Ce week-end là Chris avait du rentrer pour le week-end. Il faut bien rentrer, de temps en temps, pour faire la lessive, mettre son linge dans le panier de linge sale, pour faire le ravitaillement, vider le cellier, et pour revoir les copains. Ceux du collège, du lycée qui ont émigré, eux aussi, mais ailleurs, pour les études, pour le premier job. 
Un rendez vous avait été fixé pour une chouille dans la cave à Jean mais il y avait, comme d'habitude, des problèmes de logistique. Cette fois c'est le transport qui coinçait. La voiture de Jason, qui faisait, d'habitude, le ramassage des potes, de villages en hameaux avait terminé au fossé, fichue, trois semaines avant. Celle de Clara qui aurait pu assurer, puisqu'elle était rentrée de Nantes, n'avait pas supporté l'inactivité et ne redémarrait pas.
Alors Chris demanda à son père s'il pouvait emprunter sa voiture.
Sa voiture! Sa précieuse. Une belle, une grosse, une brillante voiture. Quasi neuve.
Chris argumenta, le permis du premier coup il avait eu. Et il était expérimenté, deux ans en conduite accompagnée, quand même!
Chris jura, croix de bois, croix de fer, qu'il ne boirait pas, qu'il ne laisserai aucun de ses copains fumer ou vomir ou faire des galipettes sur les cuirs de la berline.
Chris pleura un peu sur cette chouille qui risquait d'avorter, sur ces mois sans voir les potes pour cause de partielles épuisantes, sur...
Le père soupira et lui confia clefs et papiers, se demandant un instant s'il ne devait pas faire signer à son fils un contrat de bon usage de son rutilant véhicule (il n'en fit rien en se voyant fusiller du regard par sa femme).
Chris assura donc le ramassage. Nickel!
Se faisant charrier par Leslie et Loïc quand il leur demanda de faire attention à la voiture de papa. Ravi d'assurer! Ça pose un homme, quand même, une voiture comme ça! Marie ne pouvait qu'y être sensible, non?
Il était même sorti deux fois de la cave dans la soirée pour vérifier que rien n'était arrivé à la voiture. Les potes peuvent parfois avoir de ces idées nazes (comme la fois où ils avaient monté la Deuche à Manu sur le transformateur électrique).
Et vers cinq heures Chris avait ramené Marie à Thoré (dommage, il aurait préféré la déposer en dernier, histoire qu'elle soit, un peu, seule avec lui. Dès fois que...), Jason à Mazangé, Leslie à Lunay et Clara à Savigny.
Il était à la hauteur des "Pavillons" quand il est arrivé.
Enfin arrivé...
Il était là avant l'arrivée de la voiture, à fouir le bord du fossé. Il était furieux d'avoir été dérangé. Furieux et ébloui par les phares il a foncé.  Tête baissée, les épaules en avant, comme le font ceux de son espèce, à l'assaut de la carrosserie.
Le choc a été terrible, le bruit épouvantable.
Mais Chris, cramponné au volant, à réussi à rester dans l'axe, à rester sur la route. Il a même réussi à stopper la voiture sur le coté, à mettre les feux de détresse avant de se mettre à trembler comme une feuille, à grelotter comme au milieu de l'hiver, à avoir des nausées comme s'il avait bu (ce qu'il n'avait pas fait malgré les tentations).
Bon, bon, bon (non! Pas bon, pas bon, pas bon!), Chris s'obligea à se calmer.
Puis à sortir de l’habitacle. 
Le sanglier était entré de plein fouet dans l'aile avant droite. La portière semblait faussée elle aussi. Le feu pendait lamentablement.
Lamentablement.
La misère!!!
Chris pensa à son père.
A la colère de son père.
Il fallait lui prouver qu'il n'y était pour rien. Que les dégâts n'était pas le résultat d'une priorité à droite refusée. Que les dégâts étaient bien dus au sanglier.
Le sanglier. Il gisait sur le flanc, immobile.
Saloperie de bestiole!
Oh, oui, saloperie, et lourde en plus! Chris peina, tirant, poussant, soufflant, à hisser la bête dans le coffre de la voiture. Il allait l'amener chez les gendarmes. Les gendarmes pourraient témoigner de sa bonne foi. De sa non responsabilité.
Il était en train de songer qu'il aurai du protéger la moquette du coffre, pour éviter de la tacher, quand, traversant Valeron, il entendit du bruit. 
"Nonnnnn!", gémit-il se rendant compte de l'ampleur de son erreur.
La bête n'était pas morte. La bête se réveillait sa fureur décuplée.
Chris paniqué l'entendait ruer, foncer, déchirer la banquette.
Chris accéléra soudain son objectif encore loin, il fallait se dépêcher!
Quand il se gara, en catastrophe à la grille de la gendarmerie, pendant qu'il hurlait à l'aide dans l'interphone le sanglier traversa la banquette, son cuir fauve et soigné, pour s'attaquer au reste de l'équipement.
Le gendarme hirsute, en jogging, n'en est pas revenu (et pourtant il en a vu...).
Le danger sautait, déchirait, saccageait la voiture, là sous ses yeux. Il ne savait que faire. Il en référa à son supérieur, point trop ravi d'être réveillé de si bon matin un dimanche. Le supérieur décida d'arrêter le massacre. En faisant tirer sur le monstre (leurs armes n'étant pas assez puissantes pour tuer ce coriace animal il du faire appel aux chasseurs). A travers le parebrise arrière (de toute façon à ce train là le parebrise n'aurait pas fait long feu). 
Même avec le témoignage des gendarmes, avec sa mère en paravent Chris allait devoir annoncer à son père que sa précieuse n'était plus... Et il pensa que désormais il allait devoir chercher l'adresse d'un lavomatic et apprendre à faire ses courses, qu'il n'était sans doute pas prêt de revoir Marie parce qu'après un coup comme ça...

Agora Braye

Hier, vendredi, j'ai varié les plaisirs autour de notre médialudothèque Agora Braye.
Le matin avec mes élèves.
Les CM1 en goguette, et pleins d'énergie, bien dirigée, vers nos projets en cours.
"Terre de lecteur" et le "kilomètre carré".
Ces deux projets en partenariat avec la médiathèque.
En association avec Emilie, bibliothécaire et Jérémie, ludothécaire.
Pendant la tranche "projets" de notre emploi du temps certains se sont appliqués à la créations de jeux...
...en rapport avec les albums jeunesse de la sélection "Terre de lecteur".
Et c'est avec Jérémie, groupe après groupe, qu'ils avancent sur leurs travaux.
Ce qu'ils ont élaboré est génial.
Il leur faut juste peaufiner tout cela.
Et pendant ce temps là, les autres groupes, à leur tour, parlent "kilomètre carré",...
... ils écoutent des histoires, ils choisissent des livres.
Et jouent, un peu, aussi.
Et c'est bien!!
Oh, oui, tellement bien, quand les propositions que je leur fais les emballent, quand celles ci les font avancer dans les apprentissages en douceur et en créativité.
Non?
La matinée est passée en un éclair.
L'après midi aussi. J'ai mangé chez maman, qui est débordée (ah, ces retraités!), je me suis reposée (quand on se lève à 5 heures ce n'est point du luxe!), j'ai cuisiné, je me suis préparée.
Et à 18h35 j'ai emballé mon cake dans un torchon et je suis passée chercher une presque voisine pour retourner à la médiathèque.
Pour la soirée de lancement du "kilomètre carré".
Avec l'écrivain Mathieu Simonet.
Qui est un conteur formidable!
Et sympathique, et chaleureux, et pédagogue, et...
Je me suis régalée. Et je n'ai pas été la seule.
Le repas partagé qui a suivi a été à l'image de la soirée, très chouette.
Je suis rentrée avec plein de nouvelles idées pour moi, pour mon atelier d'écriture, pour mes élèves. De l'écriture participative sur le kilomètre carré.
D'ailleurs, pour celles (et ceux) qui passent par ici, virtuellement, qui sont passé-e-s ici "pour de vrai", je vous propose de participer aussi. Votre histoire avec ce kilomètre carré d'où je vous écris quasi chaque jour, où vous êtes passé pour une blogorencontre, pour un grand anniversaire, pour un ou deux jours de vacances, tente plantée dans le jardin.
Ça vous dit?

jeudi 25 janvier 2018

Quand un mot me trotte dans la tête...

Soin affectueux que l’on a pour quelqu’un, ensemble des égards, des soins attentifs dont on l’entoure.
Oui, sollicitude.
L'éthique de la sollicitude est une réflexion morale récente, issue dans les pays anglophones d'approches et de recherches féministes dans ce domaine. Sollicitude y est employé selon une acception particulière, qui regroupe un riche ensemble de sens alliant attention, soin, responsabilité, prévenance, entraide et plus… Pour simplifier, la sollicitude valorise l'idée et le fait de vivre les uns avec les autres plutôt que les uns contre les autres.

Et je crois que quelques unes devraient prendre des cours de sollicitude.
C'est une évidence.
Vous trouverez, je crois, les mots qui qualifient leur actes, l'antonyme de sollicitude, indifférence, n'étant pas assez puissant.
Je vous conte l'affaire qui me fâche:
Gilles a été nommé, sans être consulté, en remplacement d'un chef de cuisine malade. Il l'a su mardi soir, pour jeudi matin. Mercredi il demande à être libéré de sa tache, au moins un moment, pour aller voir de quoi il retourne, pour connaitre les lieux, le matériel, le stock, rencontrer les gens, se faire une idée quoi.
Et bien... Ce n'était pas possible.
Non, il était indispensable. Elles ne pouvaient pas se passer de lui.
Alors ce matin à 6 heures, après la nuit que vous imaginez, il cherchait dans la nuit, le long des grilles, l'entrée de son nouveau boulot. A six heures...
Je le sais parce que comme sa Dyane est en panne (c'est plus mieux quand les difficultés s'accumulent, non?) c'est moi qui l'ai emmené en ville (lever une demie heure plus tôt que d'habitude, 5 heures...).
A six heures...
Oui et si certaines ont besoin d'apprendre la sollicitude je pense que Clovis devrait apprendre à...
Je ne sais pas. Se concentrer?
A six heures trente j'étais rentrée. Mais il n'était pas levé. Il s'était rendormi.
Je le reréveille. Il se lève à la bourre mais est quasi prêt quand le car passe au bout du jardin. Cool!
J'avais déjà envie de vous parler de ce mot qui me trottait et ça allait le faire!
Mais en fait non. Parce qu'il s'est mis a nettoyer ses chaussures de sport boueuses. En ronchonnant que le prof il est chiant avec les chaussures sales. Il ronchonne, je trépigne et...
Le car part.
Bien sur.
Alors je repars pour un nouvel aller retour en ville.
Non sans piquer une bonne colère (!). En suit un silence... Heu...
Jusqu'à ce que, arrivant en vue du lycée, une question me traverse l'esprit:
"Tu as sport le jeudi maintenant?"
Et Clovis de répondre:"Jeudi? Mais on est pas... Heum"
Voyons le bon coté des choses (c'est une règle si l'on ne veut pas péter le plombs), les chaussures et le sac de sport seront prêts pour demain vendredi. 

mercredi 24 janvier 2018

Mais heu...

Encore une maman malade! 
"Un petit cancer" dit-elle. 
Et puis...
Le tableau d'utilisation des jeux de cour et la grille des sanctions élaborés en conseil des délégués de classe fonctionne tellement bien que je vais me retrouver avec un tiers de l'école en travaux d'intérêt généraux lundi prochain (mais qu'est ce qu'ils ont? Ils ont mangé du lion?). 
Mais l'accueil en classe, avec les parents qui le souhaitent (comme en maternelle), est très positif.
Moi, je...
Râle, Clovis... A reprend son mauvais pli du matin. Une fois sur deux.
Moi, je... 
Patauge un peu. Acte quasi manqué, je n'avais pas noté la "formation continue" d'hier soir. Heureusement que l'on cause entre collègues...
Et Gilles...
Il vient d'être nommé à un poste non sollicité... Avec plus de responsabilités. Ce qui le stresse, bien sur.
Voilà, voilà...

lundi 22 janvier 2018

Semaine...

De travail.
A la maison, si Naaya accepte de me laisser accéder à mes classeurs...
A l'école où je mets en place des groupes et je propose des projets qui les emballent (tant mieux!).
Une semaine qui démarre par le deuil d'une des élèves de l'école.
Une semaine de temps... Bof.
Est ce pour cela que les poules pondent si peu et parfois si chiffonné?
Mercredi Clovis a terminé son marathon de rattrapage de devoirs de fin de trimestre. Et  comme le ciel était clair, quand je suis allée le chercher, il y avait l'espoir d'un peu de soleil.
Mais le ciel m'a donné tort.
Les jours sont au déluge...
Les rivières sortent de leur lit et moi, je retournerai bien dans le mien...
Et Suzanne, qui a une "nouvelle" instit pour remplacer le remplaçant de sa maîtresse, a toujours mal au ventre. Mais elle vit avec et s'éclate à la poterie, le jeudi.
Vendredi...
Matinée constructive en classe, moins à la maison où j'ai oublié d'éteindre le poêle pour que le gars puisse faire l'entretien!! Ça craint...
...et après midi "grand sourire et chevilles qui enflent" quand les profs de Victor l’encensent.
Je ne boude pas mon plaisir et Victor en profite pour me trainer faire les soldes.
(bon il ne pouvait tout de même pas rester avec ce pantalon trop serré! Et Clovis sans sweat à sa taille!).
Samedi, Suzanne a de la compagnie, j'anime l'atelier d'écriture en petit comité et nous avons des invités.
Pendant l'apéro Victor modèle, comme ça, l'air de rien, tout en papotant, la pâte à modeler abandonnée pas Suzanne.
Nous passons une super soirée suivie d'un dimanche au chaud. 
Un dimanche de repos.
Il faut parce que les semaines à venir seront...
Soupir!

samedi 20 janvier 2018

Sam'dit bien d'écrire!

Ce matin, en petit comité, nous avons lu nos poésie, nous avons élaboré des plans pour rendre nos textes disponibles dans la cité et nous avons lancé l'opération "kilomètre carré". 
Cela démarre vendredi soir.
Et si vous vous souvenez j'ai déjà participé l'an dernier.
C'est même cette participation au festival numérique qui m'a donné envie de créer l'atelier d'écriture!
http://kilometrecarre.fr/
Alors nous sommes allées jeter un coup d’œil à l'édition 2017 (cliquez sur l'image ci dessus) avant tout faire cette année pour obtenir la résidence de l'auteur Mathieu Simonet dans notre médiathèque.
Et puisque certains d'entre vous sont passé par ici, par le Loir et Cher je vous propose de participer vous aussi. Je peux même poster vos contribution si vous le souhaitez.

jeudi 18 janvier 2018

Coup de vieux.

Ce n'est pas un coup de mou.
C'est juste un constat.
A chaque âge sa vision des choses sans doute.
A chaque âge ses...
Injonctions?
50 ans et toutes ses dents (ou presque) il est temps, il faut (!), faire la mammographie gratuite, le test de dépistage du cancer colorectal...
Ses normes...
Auquel l'on se plie plus ou moins.
De bon gré. Ou pas.
Mes élèves, Suzanne, Clovis, Victor, encore, sont à l'âge d'apprendre. Farcir la tête ou façonner le raisonnement. Cela dépend souvent des convictions, de la philosophie des enseignants...
Mais la tendance générale est au "formatage".
Et pour Victor, pour Clovis, à une certaine course au "rendement". En faire rentrer le plus en un temps donné. Ils sont loin des 35 heures les lycéens!
Et pas de quartier! Il ne faut surtout pas y couper!!!
Ces derniers jours Clovis effectue de façon rétroactive tous les devoirs qu'il a raté pour cause de mononucléose en décembre...
Hier cela a été de nouveau une guerre de tranchée pour le sortir du lit, pour l'amener au lycée (il avait raté le car, largement), après avoir amené Gilles au boulot (comme chaque année à cette période la Dyane devient capricieuse de la batterie).
Dommage... Mais il y a de l'espoir... Ce matin il n'a pas raté le car. Et la Dyane a démarré.
Bon j'en reviens à mon titre...
C'est une constatation. J'ai pris un coup de vieux.
Et quelques kilos.
Mon visage est mou, et gris sous les yeux. Mes rides sont plus marquées.
Et je n'en suis pas désespérée. 
Je vais juste tenter d'éviter le frigo en rentrant de l'école, m'astreindre à boire plus. Pas pour retrouver ma ligne de mes 20 ans (45 kg!!!) mais pour me garder en forme.
Et puis un peu de maquillage ne me ferait pas de mal...
J'ai pris un coup de vieux. 
Je n'ai plus mes règles depuis cet été. Ce temps là est passé (je ne sais pas si c'est définitif ou si c'est seulement un gros ralentissement). Et c'est bien.
Oui, oui, ce n'est pas une blague! C'est bien!
Ce temps là a fait son temps.
Le temps de la fertilité est passé, et bien passé. J'ai bien profité de la chance que j'ai eu de pouvoir avoir des enfants quand je l'ai voulu.
Quand je l'ai voulu, c'est à dire quand je l'ai choisi.

C'est curieux mais j'ai l'impression d'échapper, un peu, aux dictats de mes hormones, de celles de synthèse qui me mettaient à l'abri d'une grossesse en plus, non prévue, non désirée.
Les hormones me lâchent... Me désamarrent.
Je ne suis plus définie par ma fonction reproductive.
Et si je ressens le besoin d'en parler c'est que...
Je ne sais pas...
Être mère est une composante essentielle de ce que je suis et cela ne disparaitra pas avec mes règles mais être mère n'est pas la seule composante de ce que je suis. Là même mon corps me le dit.
C'est con, hein? Que ce soit mon corps qui explique à ma tête ce qu'elle devrait avoir compris seule depuis longtemps.
Oui, j'ai pris un coup de vieux, et c'est bien.
D'autres n'ont pas la chance de pouvoir le faire.
J'ai pris un coup de vieux, un cycle s'achève et un autre s'ouvre.