mardi 28 février 2023

Les réponses du mardi.


Les réponses sont celles faites aux questions du Dr CaSo. 

Les photos sont celles des bons moments,...


 
Jeudi, où nous avons mangé au resto, à Alençon. Un resto dans lequel nous avions déjà mangé en 2020. Enfin... Gilles ne s'en souvenait pas (peut-être parce que nous avions mangé en terrasse?).
 
  • Quel conseil très utile quelqu’un vous a-t-il donné un jour?

 
Je ne sais pas, plus, qui m'a donné ce conseil, que j'ai eu du mal à prendre en compte: 
"Prends soin de toi"...

Vendredi soir, où nous avons fêté, avec quelques jours de retard (de façon à ce tous soient présents), l'anniversaire de Simon.
  • Question de Jenny: A combien de personnes êtes-vous du chef de l’état de votre pays? (Vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un…. qui connaît le chef de l’état).
 
Une ex belle sœur est une ex députée du parti du président. Elle a du lui faire quelques risettes et, peut-être lui serrer la pince. Ou pas. De toute façon il y a un univers entre lui et nous.
 
 
  • Quelle est votre soirée parfaite avec quelqu’un que vous aimez bien ou beaucoup?

Samedi matin, j'ai fait un saut rue des écoles pour garder Bastien le temps que Cynthia fasse son jogging (Simon était parti donner un coup de main à un copain). Nous avons joué au ballon et raconté des histoires.

Une soirée parfaite? Un bon repas, du temps pour parler, rire, jouer peut-être. Et juste avant de m'endormir, un chapitre ou deux d'un bon bouquin.

  • Est-ce que vous aimez voyager? Le plus loin possible? Pas loin? En voiture? En train? En avion? A vélo? En camping car? Depuis toujours? Plus vraiment? Dans votre jeunesse? Seule? En famille? Toujours au même endroit? Pendant des semaines? Quelques jours? Modestement? Dans le grand luxe? Pour bronzer à la plage? Pour essayer tous les restaurants du coin?

Dimanche, j'ai eu le temps de préparer le biberon de Bastien et lui donner (il le boit seul désormais) avant de partir récupérer Colette à l'hôpital. Quand j'ai quitté la maison, il terminait son petit déjeuner avec son papi (ils étaient ravis tous les deux).

Voyager? 

Pas trop loin... Le plus lointain voyage effectué l'a été dans le sud de la France, le Tarn, les Alpes de Haute Provence (la principale destination de nos voyages). 

En voiture quand nous sommes nombreux (c'est souvent le cas), en train (quand nous sommes allés à Paris, quand je voyageais seule quand j'étais jeune). 

Modestement (comme nous le permettent à peine nos moyens. A la question, qui revient régulièrement ces derniers temps: "Allez vous aller à Mirabeau cet été?" Je ne peux que répondre: "Je ne sais pas. Nous verrons si nous en avons les moyens, à ce moment là").

Vacances actives, visites balades... Et repos, dépaysement...

Quand je suis rentrée, après avoir déposé Colette, Babeth et Luz rue des Sorbiers, Bastien attendait ses parents en bonne compagnie (il était un peu ronchon, une grosse dent était en train de percer).
 
  •  Question de Loulou: quelle est la chose la plus courageuse que vous ayez jamais faite?


Courageuse?

Ce qualificatif ne me correspond pas. Et quand je l'entends je pense à ces gens, nombreux, qui, se renseignant du nombre d'enfants que nous avons, s'exclament: "Vous en avez eu du courage!!"
A chaque fois (et elles sont nombreuses les fois) je me mords la langue pour ne pas leur répondre vertement: "Ce n'est pas du courage, c'est de l'amour!"
 

Ma question maintenant:
Hier, comme j'en avais assez que tout le monde me dise que j'avais l'air fatiguée, je me suis maquillée, anticerne, rimmel (Suzanne ne savait pas ce que c'était, le terme n'étant, apparemment, plus usité) (Ce qui est agaçant avec le maquillage c'est de dégoulinage d'après la douche, le démaquillage qui laisse des traces (je ne suis pas douée, et puis comment fait-on pour se maquiller, se démaquiller avec des lunettes? (sans lunettes c'est très approximatif...))).

"Que faites vous pour vous "arranger"? Esthéticienne? Maquillage? Autre?"

lundi 27 février 2023

Bilan en demies teintes...

Celles du "bleu" qui est apparu sur le coté de mon genou droit, alors que j'ai mal au niveau de la hanche, de la fesse et de la cuisse gauche. Trophée de ma chute de jeudi matin dans la salle de bain que j'étais en train de peindre.

 
Je vais retourner au travail aussi (voire plus) fatiguée qu'au début des vacances...
 
L'annonce de la reprise à temps complet de Gilles, les migraines de Simon et de Suzanne, les problèmes de voiture à répétition de Simon et Cynthia, les interrogations sur la santé de Cynthia, les "ruminages" de peintre (quand le cerveau est en roue libre quand je manie le pinceau ou le rouleau) à propos de "dossiers" que je ne maitrise pas, le temps pas assez consacré à Suzanne, à Clovis... A Arthur. Avec, pour bien terminer l'affaire, l'accident de voiture qui a envoyé Colette à l'hôpital.

Bien sûr, on ne va pas faire pleurer dans les chaumières, nous avons aussi passé de formidables moments ensemble, pour l'anniversaire de Simon, quand nous avons appris que le bébé de Victor et Emma est une future petite fille, avec Bastien qui a bien dormi chez Papi et Mamie. 
 
Mais j'avoue que je suis bien déçue... Je n'ai pas terminé la salle de bain!

dimanche 26 février 2023

Avec Virginie, 8/52/23: "émotion"

Projet photo avec Virginie

Émotions. Avec un S.

Un peu à la bourre, les travaux de la salle de bain étant plus long que prévus (et puis, il y a eu un jour presque off, jeudi, quand nous sommes allés à Alençon pour que Suzanne puisse passer un IRM et puis il y a eu les moments sans, pour aller garder Bastien une heure ou deux (que du plaisir)) mais j'étais assez optimiste.

J'allais y arriver avant la fin des vacances. Fierté (n'est ce pas?).

Et puis, alors que je venais d'attaquer la face nord, ce samedi, l'escabeau bien calé dans la baignoire (j'ai chu à ce jeu, jeudi, me suis retrouvée les quatre fers en l'air et mon pot de peinture miraculeusement droit, et dans le bon sens, dans les mains au pied de la baignoire... Quelques bleus, plutôt vert/jaunes, sont en train apparaitre sur mon arrière train et mon genou) quand j'ai reçu un coup de fil.

Ma sœur Babeth, la voix pas très assurée qui m'expliquait qu'elle, Luz et Colette avait eu un accident de voiture, qu'elles attendaient les secours. Peur.

Avec Gilles nous nous sommes précipités, l'accident avait eu lieu à quelques encablures de chez nous. Arrivés sur place nous avons trouvé la voiture sur le flan, après avoir dérapé sur des graviers et avoir tenté de sortir de la route, arrêtée par un chêne. Les pompiers et les gendarmes étaient déjà à pied d’œuvre. Colette et Luz étant coincées à l'intérieur.

Les pros ont été rassurants mais Appréhension.


Il a fallu un camion, et trois pompiers supplémentaires, pour sortir Colette de là (en découpant une "porte" dans le toit de la voiture) et permettre à Luz de s'extraire: Confiance.

Puis j'ai déposé Gilles à la maison où nous recevions pour la première fois Bastien pour la nuit, et j'ai rejoint les ambulances (je suis arrivée en même temps qu'elles) aux urgences où j'ai commencé à attendre. Une heure plus tard Babeth et Luz sont sorties, radios effectuées (et rien de cassé, les airbags les ayant protégées). Deux de plus (Soumission) et nous pouvions, enfin, avoir des nouvelles de Colette. Une côte cassée et des cervicales "crispées/bousculées". Nous avons même, en insistant (soignants fatigués à cran, il était 21h30), pu la voir. Elle était même souriante, ayant appris qu'elle n'en avait que pour une nuit d'observation: Soulagement.

Ce matin, quasi dès poltron minet, je l'ai récupérée et ramenée chez elle (avec Babeth et Luz que nous avions "recueillies"). 

Cet après midi j'ai réussi à lui trouver, livraison par le vendeur demain matin, un fauteuil releveur qui va bien pour lui faciliter la vie (parce que aïe, ouille, et re aïe, côtes et cervicales ça fait mal!).

D'ici quelques minutes je ramènerai Babeth et Luz à la gare puis je commencerai à me concentrer sur la suite: retour au boulot. 

D'autant plus que Gilles va le reprendre à temps plein (vous saviez, vous, que le mi temps thérapeutique avait une date de péremption?): Désappointement!

Bon, bien entendu, vous aurez remarqué que je n'ai mis aucune photo en rapport avec nos "aventures". Parce que ce n'est pas ce dont nous avions envie, besoin, les vacances repos n'ont été qu'un lointain désir. Que la salle de bain n'est pas terminée...

Pourtant j'ai fait ces trois photos qui auraient pu illustrer la Sérénité.

mardi 21 février 2023

Les réponses du mardi.

Les réponses sont celles faites aux questions du Dr CaSo

Les photos sont celles prises ces derniers jours...

Il y a eu des matins très frais, mais lumineux et annonciateurs de belles journées.

  • Que représente pour vous “la nature”? Les p’tites bêtes et le manque de confort, ou le grand air et l’évasion du stress quotidien?

La nature n'est plus. Ou si peu. L'homme l'a mise au pas, disciplinée... Même dans notre jardin, cerné de champs traités, re traités (un traitement tous les deux jours en ce moment), a "droit" à son entretien. Taille des haies (avant que ne nichent les oiseaux, il ne faut pas les déranger), tonte de l'herbe (nous n'avons pas, de peur d'être débordés (et Gilles pense que nos clôtures n'y résisteraient pas), encore franchi le pas de prendre des moutons). Mais la buse y chasse, les tourterelles et autres zosios s'y plaisent.

La nature nous entoure et nous essayons d'en prendre soin...

Elle est le plus souvent source d'apaisement et nous connaissons notre chance de vivre ici.

Comme  promis Simon a amené le broyeur et les branches, coupées il y a quelques jours par Victor, puis au fil de l'après midi par Simon, charriées par Gilles et moi, sont passées dans les mains expertes d'Arthur, et dans le broyeur. Le potager va avoir un "paillage" de première qualité!

  • Question de Cinabre: seriez-vous prêt.e.s à tester des dérivés de votre produit fétiche?

Heu...

Moi pas comprendre la question.

Produit fétiche? Dérivés? Tester?

  • Qu’aimeriez-vous pouvoir faire plus souvent?
 
Plus souvent? Voyager peut-être.
 
Pas forcement loin. Mais, de temps en temps, respirer ailleurs. Découvrir d'autres paysages, d'autres lieux, rencontrer d'autres personnes.
 
Et sinon, recevoir des amis (vous me direz qu'il suffit de les inviter, et vous n'auriez pas entièrement tort. Mais pour bien recevoir il faut du temps et de l'énergie que je ne fais, je m'en rends compte ces derniers temps, que de retrouver peu à peu (deux ans après avoir pris la décision de partir, un an et demie après avoir quitté mes fonctions de direction)).

Lundi matin j'ai suivi de près Coline, qui partait au travail, hors de la maison, pour aller garder Bastien pendant que Cynthia faisait son jogging. J'ai voyagé dans une brume incandescente qui rendait le monde un poil irréel.

Question de Mme Chapeau: Quand j’étais enfant, les petits curieux apprenaient vite la signification du mot « veuve » car on reconnaissait ces dames à leurs vêtements noirs. Alors, pensez-vous que « porter le deuil » comme on faisait avant dans nos contrées et comme on le fait toujours dans d’autres parties du monde peut aider à «faire son deuil»?

Non. Je ne le pense pas.

Le deuil est un cheminement personnel et s’étiqueter comme "en deuil" n'a plus grande signification. 

Le deuil en noir mettait les veu-f-ve-s entre parenthèse de la société. Peut-être signalaient ils ainsi qu'ils/elles avaient plus besoin que d'autres d'attention?

Ceci dit, pour un enterrement je m'habille discrètement. Parce qu'on est pas là pour se montrer. On est là pour montrer notre tristesse, notre compassion à ceux qui ont perdu un proche.

Après le dedans, les gars, Arthur en tête, ont saisi à coup de pelles (bien grasses, les pelles), le "dossier" fossé, au dehors de la maison. C'est un éternel recommencement... La commune ne les cure pas. Elle fait broyer les haies et les "déchets" de broyage s'accumulent aux entrées des buses, forment des bouchons...

  • A qui faites-vous confiance et à qui ne faites-vous pas confiance?

Gilles, mes enfants, maman, ont toute ma confiance.

Je suis généralement plutôt confiante. Je vois rarement le mal...

Mais! La confiance se mérite, et surtout se perd.

Attention aux garagistes véreux (ils entachent toute la profession), aux opérateurs téléphoniques, aux assureurs, aux hommes politiques, aux pseudos journalistes, aux ministres de l'éducation nationale...

Voilà, voilà pour l'extérieur... A l'intérieur Simon a changé le porte serviette de place et installé la porte coulissante à la place de la mocheporte (au grand désespoir (fort bruyant, le désespoir) de Clovis qui trouve cela moche et pas assez "fermé", intime). Je bouche les trous et refais les enduits, je vais repeindre... Et je vous montrerais.

Et, à part ça un bac de douche, un évier, sont partis, donnés pour débarrasser la grange. Des pots et un fauteuil sont réservés. J'avance dans le désencombrement...

Je donne. Arthur pense que je devrais vendre (le fauteuil, par exemple. Vu le succès, peut-être que je l'aurai vendu)...


J'ai mis en vente cette tapisserie (que perso j'aime beaucoup (je sais, Clovis me le répète souvent, j'ai des goûts de chiotte, et des idées relous))...

Alors, ma question:

Pour désencombrer (à par la déchèterie, mon amie), don ou vente? Et qu'est ce qui vous fait choisir l'un ou l'autre?

dimanche 19 février 2023

Avec Virginie, 7/52/2023: "Empilés!"

Projet photo avec Virginie

Et, cela tombe bien (pour une fois), j'ai de la matière à photographier grâce aux gars, Simon et Arthur, qui ont donné un coup de main et un surcroit de motivation à Gilles: ils ont rangé la grange!

Nous avons déjà fait plusieurs tours à la déchèterie mais...

Il reste, empilée en vrac, de la ferraille (ça rapporte des sous si on l'emmène au bon endroit).

Des vieux trucs cassés que Gilles a du mal à jeter (il dit aux garçons que c'est moi qui veut les garder). Je vais tenter de donner (il y a aussi, un bac à douche en céramique, un évier en résine (vert), une balance agricole, un lave vaisselle (qui ne lavait (cela fait une dizaine d'année qu'il encombre la cave) qu'en bas),...

De quoi faire sourire les nains, empilés dans la passoire (ne posez pas de question! Parfois "non" ne veut rien dire ici. Et on se retrouve dans la situation où ils sont là et personne n'assume, et personne n'ose les faire disparaitre parce qu'ils sont liés à un bon moment passé...).

Ok... Pour contre balancer tous ces déchets (mais, comment vous exprimer toute la joie ressentie à voir la grange de nouveau accessible et "fonctionnelle"), je vous offre mon empilement à moi: les plantes de la cuisine qui se la jouent serre botanique.

Cool, non?

vendredi 17 février 2023

Angel (fiction)

Elle ouvre les yeux dans le noir en cherchant ce qui a bien pu la réveiller. Marc ronfle à ses cotés mais ce n'est pas cela qui a mis ses sens en alerte. Elle écoute et ne détecte rien d'anormal.

Elle s'interroge, encore. Pourquoi est-il rentré? Pourquoi continue t-il a faire comme si de rien n'était. Il va falloir mettre les pieds dans le plat. Jamais il n'aura le courage de mettre fin à cette mascarade.

Angel se lève sans précautions particulières, mais s’abstient malgré tout d'allumer la lumière. Elle enfile ses chaussons, son sweat et se dirige vers la porte. Encore une fois, elle manque de s’étaler en se prenant les pieds dans les vêtements de son mari jetés au sol. Il se déshabille toujours dès le seuil et sème pull, pantalon, chaussettes et caleçon au long de son trajet jusqu'à son coté du lit.

Elle bute sur son téléphone portable. Heureusement qu'elle n'a pas marché dessus. Il s'éclaire, non verrouillé et elle a le temps d’apercevoir la photo de fond d'écran avant de quitter la pièce.

Elle repousse la porte, écoute. La maison est calme, comme le quartier. Pourtant quelque chose, ou quelqu'un l'a réveillée. Aux lueurs de l'aube elle estime qu'il est 5 heures, plus ou moins.

Angel espère qu'il a bien fermé la porte, qu'il a bien caché la clef. La dernière fois qu'il a négligé de le faire elle s'est perdue pendant plusieurs heures. Maddie. Il a fallu demander de l'aide aux gendarmes qui l'ont retrouvée en chemise de nuit errant dans les rues à la recherche de sa maison. Cette fois encore, il ne s'est pas excusé. Mais il a promis de parler à ses frères et sœurs de l'obligation d'une prise en charge plus lourde, d'un éventuel placement. C'était il y a des mois. Ou ils sont longs à la détente ou il n'a rien dit, rien fait.

La porte de Maddie est entrouverte. Elle n'est plus dans sa chambre. Le cœur d'Angel accélère, pourvu qu'elle ne soit pas dehors! Il fait encore très froid le matin.

Un bruit résonne dans la maison. Suivi d'un gémissement sourd.

C'est bien Maddie. Elle n'est pas dehors. Marc a bien fermé la porte.

Angel remonte le couloir. Comme presque à chaque fois qu'elle le fait elle râle intérieurement: elle n'aime pas cette maison. Froide, clinique, impersonnelle.

Elle trouve Maggie devant la porte d'entrée. Prête a sortir, son manteau bien boutonné, l'écharpe et les gants bien ajustés. Ses jambes maigrelettes, vacillantes sur ses pieds nus, dépassant de son pantalon de pyjama.

"Maggie?"

Elle s'approche doucement, ne pas l'effrayer. 

"Où vas-tu?"

Maggie ronchonne, en secouant la poignée: "Je vais être en retard, mon patron va me faire une vie!"

Ok, elle est dans sa période jeune femme.

"Maggie, c'est férié aujourd'hui, tu te rappelles? Ton patron ne t'attend pas. Tu peux prendre ton temps. As-tu seulement déjeuné?"

Tout doucement Angel la prends par le coude, la tourne vers elle. Lui sourit.

Le regard de Maggie est trouble, vacillant. Elle hésite.

"Ah? Tu es sûre?"

Elle ne la reconnait pas. Elle n'est pas l'une de ses sœurs, ni sa mère. Une copine? Une voisine? Maggie, sais, elle, que Maggie ne sait pas qu'elle est sa belle fille.

Mais elle plie sans difficulté.

"Oui, un petit déjeuner, c'est une bonne idée. Tu as du pain grillé?"

Angel l'aide à retirer gants, écharpe et manteau, en chantonnant doucement. Elle sait que cela l'apaise le plus souvent. Maggie a toujours aimé la musique. 

Elles entrent dans la cuisine. Un rêve de cuisiniste cette cuisine. Pas le rêve d'Angel. Peut-être celui de Line?

Elle installe Maggie à table. Heureusement qu'elle a insisté pour qu'il y en ait une et pas seulement un mange debout. Pauvre vieille dame qui aurait été obligée de se percher sur un tabouret de bar!!! 

En préparant le café Angel rumine un peu... Sait-elle seulement vraiment qui elle est? Un peu comme Maggie perdue dans sa tête et dans le temps, elle s'est perdue ici. Angéline pour ses parents, elle est vite devenue Angel. Mais pas pour Marc, qui depuis leur rencontre, s'obstine, malgré ses objections, à l'appeler Line. Plus classe...

Elle allume la radio en sourdine. Met du pain à griller. 

Maggie sourit dans le vague.

Angel pose légèrement sa main sur son épaule. Que va-t-elle devenir?

Quand elle est arrivée ici, quelques jours après le décès de son mari, elle ne devait rester que le temps de s'en remettre. Comme si elle pouvait. S'en remettre. Les troubles, les absences ont commencés très rapidement et son retour chez elle s'est avéré impossible. 

Angel, alors que les filles venaient à peine de quitter la maison, s'est retrouvée aidante familiale. 

Elle sort les bols. Le rose pour Maggie, celui en verre pour elle. Des repères.

Les couverts, le beurre, pour Maggie, la marmelade d'orange, pour elle. Le sucre. Maggie aime son café très sucré. Cela fait râler Marc, ce n'est pas bon pour sa santé. Mais c'est bon pour son moral et puis s'il n'est pas content...

Maggie parle de ses collègues, des filles superficielles et coquettes. De ce jeune homme, un voisin de sa copine Lucette, qui lui fait de l’œil. Elle n'attend pas de réponses, elle tartine généreusement ses tartines grillées de beurre. Elle les mangera. Ou pas.

Angel se dit que la journée va être bien longue. Elle a, au fur et à mesure que l'état de Maggie se détériorait, dû renoncer aux activités qui remplissaient ces journées, gym, poterie, club de lecture, sortie avec l'une ou l'autre de ses filles.

Elle s'est effacée de la société. Est-ce à ce moment, ou avant, que Marc est passé de passades passagères à une liaison permanente?

Angel se sert un verre de jus d'orange, sourit à Maggie qui rit aux éclats d'une anecdote vieille de plusieurs décennies. Elle attrape le crayon dont se sert sa belle mère pour faire des mots croisés, une vieille enveloppe et commence à faire une liste:

  • Prendre contact avec les frères et sœurs de Marc et leur parler de l'EHPAD spécialisé recommandé par le médecin de Maggie.
  • Trouver un logement pas trop loin de chez les filles.
  • S'inscrire au pole emploi. 
Peut-être commencer pas ça. Non? Sa copine Nouria pense qu'il doit être possible de valider les acquis et compétences d'aidant familial... Sauf que ce n'est pas ce dont elle rêve. Retrouver un poste d'enseignante?

Comment a-t-elle accepté, petit à petit, épuisée par la naissance des jumelles, de renoncer à son emploi, à une "carrière"? Comment a-t-elle pu se satisfaire d'être une femme au foyer? Marc avait des arguments imbattables: cela coûtait plus cher de travailler, garde d'enfant, femme de ménage (il n'allait pas s'abaisser à "aider"), seconde voiture, que d'être à la maison. Quelle conne!

Maggie, qui a reconnu son crayon, tend la main vers son magazine. Angel le lui rend.

Comment a t-elle pu l'aimer?

Maggie se penche sur la grille 25, niveau 3.

Angel débarrasse et passe l'éponge. Donne la gomme à Maggie qui la remercie.

Elle va avoir un peu de temps pour prendre sa douche, s'habiller.

Elle se sera prête quand Marc se lèvera. Prête pour le mettre face à ses responsabilités. Face à la photo de fond d'écran de son téléphone portable. Que fait-il encore là alors que sa nouvelle femme? compagne? copine? est enceinte jusqu'aux yeux?

Ça se trouve elle attend, elle aussi, des jumeaux... 

Et Angel se demande s'il serait malséant de lui dire qu'il ne lèvera pas le petit doigt pour l'aider, pour partager sa vie, ses joies et ses corvées, après l'accouchement.

mercredi 15 février 2023

Grasse matinée.

Le "programme" des vacances est intense.

Repos (pas le choix, nous sommes claqués), mais pas que.

Ménage (le gros, comme... le frigo, ou le décapage du sol en tomettes), rangement et aménagement (du salon de façon a faire un coin jeu discret pour Bastien).

Jardinage (gros œuvre, là aussi: amendement du potager (étalage des tas (oui, des, il semblerait que nous fassions collection de tas au potager) de compost), paillage). Gilles et moi avons commencé (à faire par étapes sous peine de se crever à la tache), et nous avons eu chaud!

Taille et broyage des branches. Simon doit apporter la machine et superviser le chantier (Si, si il veut! Ça va avec le prêt du broyeur).

Rangement de la grange (le tonneau des Danaïdes à l'envers: plus tu ranges, plus tu le vides, plus c'est plein...). Là c'est du ressort de Gilles. Arthur s'est engagé à aider.

Travaux dans la salle de bain/dressing: remplacer la porte par une coulissante (il faut, pour ce faire, déplacer le sèche serviettes), reboucher les trous, poncer peindre (Suzanne: "Vous allez faire quelque chose pour le carrelage ocremoche, hein?" (Ce n'est pas prévu... Je ne le trouve pas moche...)). J'ai déjà lessivé (Gilles: "Ne gaspille pas! La St M*r* pro est à 10€ la boite!"), missionné Arthur pour le sèche serviettes.

Manifestation (Gilles: "En ville ça commence à nous coûter cher (resto)". Il n'a pas tort mais...).

Sorties, invitations.

Anniversaire.

Nouveau lave linge (et en attendant qu'il soit livré, lessives délocalisées).

Préparation des repas, pas toujours moi (Gilles fait toujours des quantités industrielles et même si la maison est pleine... Cela permets plusieurs repas, en plus de la gamelle de Coline (qui s'est installée à la maison)). A table à deux, trois, quatre, ou cinq, ou six. Sept, par vagues, quand Colette vient.

Habituels entretiens des feux (le poêle accepte de nous chauffer que si l'on est très gentil avec lui. Sur ce coup là c'est Clovis qui me relaie une fois sur deux).

Charriage quasi journalier de sacs de granules, de brouettes de buches, de seau des toilettes sèches (nous avons une maison qui entretien la forme).

Et puis, quelques bouquins... Une série ou deux...


Et le temps... Le temps de voir le soleil se lever. Le temps... (D'autant plus que le temps est beau (froid mais beau (ce qui provoque un pic de pollution aux particules fines, voui, voui, voui... ))).