jeudi 31 janvier 2019

Tu l'as dans l'os (comme d'hab).

Une responsable des ressources humaines venant d'être nommée (c'est la première fois que nous avons ce genre de... Est ce à dire qu'ils vont mettre de l'humain dans leurs ressources?) je me suis empressée:
Madame,
Je souhaite faire un bilan de compétences. J'ai déjà, dans le passé (deux fois), effectué cette demande et je n'ai jamais reçu de réponse.
D'autre part je souhaite profiter de mes droits à formation via mon Compte Personnel Formation. Comment puis je faire ? Quelles sont les démarches ?
Merci de votre aide.
Cordialement.
La réponse a été ultra rapide! A peine 24h après:

Madame,
Je viens de noter que vous êtes enseignante du 1er degré, les bilans de compétences sont à demander à votre IEN  (Inspection de l’Éducation Nationale) mais il faut que le CPF (
Compte Personnel Formation) soit actif, or pour le moment comme vous l'indiquait la collègue chargée des RH (Ressources Humaines), nous sommes en attente de textes d'applications. Par conséquent à ce jour il n'y a pas de financement de bilans de compétences.
Cordialement
La conseillère mobilité carrière
Merde! Encore raté! Je suis enseignante du 1er degré alors... Pieds et mains liés. Pas de bilan de compétence... Et encore moins de formation...

mercredi 30 janvier 2019

La reine Laurène.

Suite de l'histoire démarrée:
M'enfin!!! Je ne serai jamais tranquille ici!
Un fois ma part de galette avalée, une fois la fève trouvée (et ne me dites pas que c'est le hasard!), la couronne, ridicule, sur la tête, je me suis dis que j'avais fait ma part. Ma part de vie familiale...
Ils me fatiguent, j'ai l'impression que jamais ils ne me lâchent. Et puis aussi qu'ils ne me voient pas. Pas comme je suis. Ils sont toujours à coté de la plaque, mes parents, mes frères, mamie.
A moins que ce soit moi qui le suis, à coté de la plaque.
Je ne sais pas quoi faire...
Quoi faire de moi.
Bon, j'ai essayé de filer mais ils m'ont retenu: 
Mamie "On prévoit une sortie ma chérie?" 
Maman: "T'as fais tes leçons?" (Elle ne pense qu'à ça!!! Elle ne me vois plus que par ce biais!)
Papa:... Rien. Papa ne dit rien. Est-il là? Ou pas? Papa est un taiseux dit-on. Papa pense t-il quelque chose?
Mes frères ont réussi à filer, l'un après l'autre.
Wilfrid, malin: "J'ai des révisions."
Gaétan, rusé, qui emporte les assiettes à la cuisine, les pose sur le lave vaisselle (et qui va devoir les mettre dedans?!) et file sans rien dire par la porte derrière. 
J'ai du attendre l'arrivée de Charlotte, la copine de maman, pour pouvoir filer.
Deux bises et hop, je me suis glissée sous son bras pour sortir. Je n'ai même pas pris le temps de prendre un manteau et j'ai couru jusqu'à l'étable. 
Là au moins il y fait chaud.
Les vaches allaitantes de papa y passent la nuit et il y a de la paille confortable...
Tellement confortable qu'elle est déjà occupée!
Je les entends dès que j'entre, les gloussements. Rires? Soupirs?
Ah, merde! Il y a une fille avec Gaétan. Je l'entends qui lui parle à voix basse, une voix câline.
Comment est-elle arrivée? La ferme est quand même à deux kilomètres du village. A vingt cinq de la ville la plus proche... Et puis qui c'est cette fille?
Je recule et ressors. Refuge occupé il me faut trouver une autre option...
La cabane dans l'arbre! Je vais me cailler sans manteau mais c'est mieux que d'être coincée au milieu des adultes. 
Je fais le tour de la maison et aperçois le vélo couché dans l'herbe du talus à coté du potager. Ah... Comme ça! Faut-il qu'elle soit amoureuse... Je me demande qui elle est...
J'arrive au pied du chêne et...
Non!! Mais ils se sont donné le mot!
Je vois la fumée qui s'échappe des interstices entre les planches de la cabane. Et je sens l'odeur...
Révisions? Mon œil! Pétard oui...
Wilfried ne me laissera pas monter lui tenir compagnie. Il n'aime pas être pris en défaut. Lui... Il est mignon, il est sage, il fait des études, il est bon...
Bon... Si je vais dans ma chambre maman va exiger que je fasse mes leçons.
Il ne reste plus que l'option grenier. 
Je me glisse doucement dans la cuisine par la porte de derrière quand je les entends raccompagner mamie à sa voiture. J'en profite pour attraper un morceau de saucisson. Je préfère ça à la galette.
La galette... Merde j'ai encore cette stupide couronne sur la tête! Je l'envoie bouler dans la poubelle. Recyclable ou pas? Le temps que j'y réfléchisse les voilà de retour. Ouf! Ils vont direct au salon sans repasser par ici.
J'attends une minute pour les laisser s'installer et je me glisse dans la couloir.
Oh! Papa y est. Debout, silencieux. Il regarde maman et Charlotte se faire... Un câlin?
-Papa?" Dis je doucement.
Il me serre doucement contre lui.
-Tout va bien ma chérie. Tout va bien." 
Il sourit.
Oui, il semble aller bien. Il me fait une bise sur les cheveux et entre dans le salon.
Je me faufile dans l'escalier et me réfugie au grenier.
Sont-ils tous devenus fous ou est ce moi qui remarque seulement, parce que j'ai grandi, ces bizarreries?
Je me blottis, dans un nuage de poussière, sous le vieux couvre lit molletonné qui termine sa carrière plié sur une malle.
Une malle...

A vous...

dimanche 27 janvier 2019

Projet 52: enfantin.

Une photo par semaine avec Virginie.
Semaine 4: Enfantin.
C'est enfantin, dit-on,
quand c'est simple.
Si seulement...
Dormir comme un bébé.
Pas toujours vrai.
Dormir, seul, est un apprentissage.
Sa peau de bébé nécessite d'endurcir.  
Trouver sa place, s'épanouir.
Cela prend du temps.
Du temps qui file, papa, maman...
Avoir un cœur d'enfant,
Tout en devenant grand,
Un peu plus à chaque instant.
L'enfance comme un moment...
Entre le berceau et le boulot,
Se construire,
S'instruire...
Et aimer, être aimé
C'est aussi simple
Que le monde recréer.

Photo d'archive, janvier 2012

samedi 26 janvier 2019

Les jours ralongent...

Nous avons eu froid... 
Mais la neige n'est jamais venue. 
Elle a été remplacée, après le gel, le verglas matinal, par une pluie froide et insistante.
Suzanne est restée au chaud, tout le début de semaine.
Victor a trainé son mal de tête au long des jours, Paris, pas Paris,...
Gilles a eu mal au ventre mais ce n'est pas à cause des douceurs suisses reçues, colis surprise!
Merci Marie-Ange!!
Nous pensons à vous en passant devant le chocolat et le faisons durer pour prolonger le plaisir. Suzanne a pris la petite poule pour son porte clef.
Et puis il a fait beau. Aussi.
Mercredi matin.
Pendant que j'étais, avec les collègues de cycle 3, enfermée en classe pour être formée aux "bonnes méthodes" en matière de fractions.
J'ai bien fait de profiter du trajet pour y aller pour faire des photos parce que quand nous sommes sortis, à midi, c'était fini.
Le gris était de nouveau de mise.
Suzanne est retournée au collège jeudi et elle est restée, épuisée par la toux, à la maison vendredi.
Vendredi, Victor est retourné à Paris.
Pour prendre un train pour Quiberon.
Gilles a trainé son mal au ventre au travail, à la maison.
A l'école certaines classes se sont vidées.
La liste des enfants malades, grippe, gastro, rhino et autres joyeusetés, c'est allongée.
Deux de mes collègues sont rentrées chez elles ce vendredi soir aussi malades que leurs élèves.
Et puis il y a eu, vendredi après midi, ce petit élève de ma classe qui a glissé dans la cour.
Et n'a pas pu se relever tellement il avait mal à la jambe (il s'était déjà blessé la semaine dernière au même endroit, se faisant renverser par le  dogue de son voisin).
Avec sa maman, accourue très vite, nous avons attendu l'ambulance, assises à son chevet, au milieu de la cour.
Au dernières nouvelles il doit se faire opérer, transféré à l'hôpital pédiatrique régional, la jambe est cassée.
Voilà, voilà...
Les jours rallongent mais pas le temps. Il file sans que l'on s'en rende vraiment compte.
La fatigue se fait déjà, encore (?), sentir.
Ce matin j'ai dormi, c'est extraordinaire, jusqu'à 8h!!!
Pour trouver la table pas débarrassée, le feu éteint, le poêle idem (faute de granules. C'est pourtant pas faute d'avoir demandé le ravitaillement à ceux qui se couchent tard).
Les jours rallongent mais je sens que, même si nous n'avons rien de particulier de prévu et que le temps est moche, le week-end va passer plus vite que le temps pour le dire...

mercredi 23 janvier 2019

C'est l'histoire de...

C'est l'histoire de la neige attendue mais qui n'est pas venue. 
Sauf à Paris pour Victor qui, du coup, est rentré plus tôt. 
Ici nous n'avons eu droit qu'à la pluie froide, froide et très mouillée...
C'est l'histoire d'une épidémie. Des classes qui perdent 10% de leur effectif, grippe, gastro (et un élève qui balise le chemin des toilettes en vomissant), angine...
C'est une nouvelle salle d'attente à mon actif. Pour Suzanne cette fois: laryngite.
C'est une récurrence: Victor a toujours mal à la tête. Il serait raisonnable de, de nouveau, consulter...
C'est un mercredi matin de "formation continue". Le second à la suite. Qui fait suite à une "formation" en ligne: 3 heures pour la semaine dernière, 3 heures pour cette fois. Dont nous avons reçu l'ordre de mission (hi, hi, hi, qui s'auto détruira... Si vous l'acceptez...) au retour des vacances. 
N'est ce pas?
6 heures en ligne.
Bref c'est l'histoire de la fille qui n'a pas le temps d'écrire la suite de l'histoire de Laurène...
Pas lundi soir, je suis allée chercher Victor à la gare, pas hier soir, nous avons visité un nouveau cabinet médical, pas ce matin non plus, je m'apprête à partir. Un peu en avance parce que la lumière est belle. Un peu en avance et en prévoyant un trajet alternatif. Pour, peut être faire quelques photos...

dimanche 20 janvier 2019

Projet 52, gris.

Une photo par semaine avec Virginie.
Semaine 3: Gris
Le gris n'est pas ma couleur.
Je l'aime trop. La couleur.
Mais dans mes archives j'ai trouvé un caillou qui se donne des allures de pleine lune.
Un caillou gris.

samedi 19 janvier 2019

C'est l'histoire de...

...Laurène. 
J'ai commencé à y penser et puis la vie, et ses aléas nous ont bousculé.
Et nous avons accompagné Groove, emmailloté dans sa couette, porté par Gilles et les garçons, jusqu'à la clinique vétérinaire. Depuis son absence, au portail, à notre retour, au pied de la table, lors du petit déjeuner de Gilles, en travers du passage, au salon, se fait sentir.
Nous nous retrouvons avec la peau de saucisson, la croute de fromage à la main et...
Les yeux suppliants de Pif (et ses pets incroyables) nous ont, un peu, consolés.
Cette soirée de changement de dizaine chez nos voisines (et chez Pif)...
...nous a distrait, bien agréablement de ce coup du sort.
Nos charmantes voisines, Alix et Gabrielle, vont bientôt repartir vers d'autres horizons, d'autres voisinages.
Alors, profitant d'être ensemble encore:
"Bon anniversaire Alix! Et bon vent à toutes les deux!"
Bon, et puis, depuis le week-end dernier, j'ai usé mon énergie, au travail,...
... à régler des problèmes qui n'existent que dans la tête de quelques frustrés.
En plus des vraies difficultés à affronter.
J'ai aussi fait un détour, partant plus tôt volontairement, pour faire des photos,...
...en me rendant à une réunion de formation continue...
Formation... Vocabulaire (présentation d'une des approches possibles), grammaire (simplification (appauvrissement de la langue?)).
Ce genre de moments nous permet au moins de nous rencontrer entre collègues et, en ces temps difficiles (pour notre métier, pour la société), c'est plutôt chouette.
Voilà, voilà...
J'en arrive à Laurène:

Non, mais sans déconner!!! A mon âge ils m’envoient sous la table! Ils le feront encore quand je serais majeure sous prétexte que je suis la plus jeune? J'ai failli tout envoyer balader et aller m'enfermer dans ma chambre, en en claquant la porte. Mais la dernière fois que j'ai fait ça j'en ai eu pour trois jours...
Trois jours avec l'inquiétude de maman comme de la glue.
Trois jours avec le discours moralisateur "Tu n'as pas à te conduire comme ça, nous sommes tes parents..." de papa.
Les regards moqueurs et condescendants de mes frères Gaétan et Wilfrid.
Les "Ma petite fille, voyons!!!" de mamie Lolo...
Alors je me suis glissée sous la nappe. Je peux encore le faire très facilement... Ceux qui disent qu'à l'adolescence on grandit d'un coup n'ont pas 13 ans comme moi... Ou alors l'adolescence m'a oubliée. On me donnerait 10 ans. D'ailleurs je m'habille en 10 ans...
Sous la table j'ai retrouvé Bouboule, le chat. Et je l'ai pris dans mes bras. Lui au moins il ne me juge pas! Il ronronne...
"C'est pour qui?" Demande maman.
A quoi bon?
De toute façon, comme si je n'avais pas vieilli, j'aurai la fève...
Je fais la distribution le plus vite possible. Comme ça, une fois la couronne sur la tête je pourrai me sauver, les laisser papoter sur l'évolution du monde, la vie des voisins, les études de Wilfrid, l'apprentissage de Gaétan... Je ne serai plus là quand ils parlerons de mes notes au collège: "C'est incompréhensible!!! Avec tant de capacités!!!). 
Je pourrai aller...

Où? A vous!

mercredi 16 janvier 2019

Sam'dit bien d'écrire: "un rêve, un projet".

Le thème que j'avais proposé au départ était "Quel est le projet que vous voudriez accomplir absolument si vous deviez disparaitre demain."
Les filles de l'atelier n'ont pas aimé le coté "disparaitre demain".
Alors nous en resterons à "un rêve, un projet". 
Et, pour changer, pas d'histoire, pas de récit. Une poésie:
Que dire de mes rêves?
Une aspiration à la trêve
Même brève
Du marche ou crève.
Tomber sur la fève,
La poisse en grève!
La quiétude prend la relève.
Le bonheur comme sève
D'une vie qui s'élève.
Une caresse brisant le glaive...
Que dire de mes projets?
Soucis disparus en un jet,
Des angoisses sans objet.
Le froid, le dur: rejet
L'amour comme sujet
Coudre la douceur en surjet...
Pour du meilleur je me lève.
Pour que du bonheur je puisse dire: j'ai!
A vous maintenant!






mardi 15 janvier 2019

Ma vie, mon oeuvre. Et les mouchards de tous poils...

"Vous avez le droit, bien sur, d'avoir un blog" m'a dit l'inspectrice.
 (Œuvre lumineuse de Clovis)
Un parent m'a "dénoncée" à la mairie qui s'est empressée de le faire savoir à l'inspection.
J'ai un blog depuis 11 ans (il était temps qu'ils s'en rendent compte).
Un blog familial.
Où il m'arrive de parler boulot. D'en dire les difficultés et les joies. Sans jamais citer aucun nom... Pas même celui de la commune où je travaille quand je parle travail.
"Vous avez le droit, bien sur, d'avoir un blog" m'a dit l'inspectrice.
J'ai un blog depuis 11 ans et c'est grâce à cet espace d'expression, textes et photos, que je respire plus librement.
L'inspectrice "s'est permise" (elle a eu bien raison, d'autres se permettent sans scrupules) d'y jeter un œil et elle en a discuté avec son supérieur (qui a du y jeter un œil aussi. Ça se trouve je vais avoir un pic de fréquentation ces jours ci!).
L'inspectrice a ajouté qu'il semblait qu'il y ait des gens mal intentionnés à mon égard dans la commune où je travaille. Où je travaille au service de la population depuis 26 ans. Je ne suis pas étonnée. Mais je reste droite dans mes bottes. Pour tous ceux qui apprécient mon travail. Et pour ceux qui apprécient mon blog. Je continuerai à écrire et à poster des photos sur mon blog. Non mais!
D'ailleurs allons y pour une anecdote école:
Suite au conseil d'élèves (organisé tous les 15 jours) nous sommes arrivés à la conclusion que le rôle des superviseurs avait été négligé pendant les récréations et les enfants m'ont demandé de passer dans les classes pour réexpliquer le rôle, les tâches, des superviseurs. 
Ce que je fais: les superviseurs, visibles grâce à leur chasuble orange, ouvrent le local des jeux, rappellent les règles, sont les négociateurs lors des petits conflits, etc...
Je demande aux petits CP, qui n'ont pas le rôle de superviseur à tenir, s'il ont bien compris qui étaient les superviseurs et l'un d'entre me répond, ravi:
"Ce sont ceux qui ont une cape orange!"
Mais, oui, bien sur!!! Les Super Viseurs ont une cape orange. 
(Œuvre graphique de Victor)
C'est le moins que l'on puisse avoir quand on est un super héros de la cour, non?