mercredi 29 juin 2016

"Et tu veux quoi?"

...me demande Gilles ce midi. 
Heu... 
J'ai fini par comprendre que cela avait un rapport avec la date, avec les souhaits qu'il m'a adressé ce matin, avec les messages trop mignons que je reçois.
Voui... 49... ans...
Heu...
Ce que je veux?
Heu...
Ben j'en sais rien, ce que je veux.
Voyons... Des boucles d'oreilles? Je n'ai plus les lobes troués...
Des bijoux? Cailloux, genoux?
Ben...
Des vêtements? J'en ai des piles à pendre, des piles à plier/ranger... Et j'ai déjà une jolie robe bleue à pois (et je suis de moins en moins 40 (quand je pense que j'ai "taillé" en 38 voire en 36!), de plus en plus... Rembourrée qui ne rentre pas dans les jolis truc qui font envie).
Des fleurs? Maman s'en est chargée (des minis arums roses trop choux! Que l'on peut mettre en pleine terre).
Des produits de beauté? Bof, ma beauté naturelle n'a surement pas besoin de tous ces artifices! Et la salle de bains est trop petite (oui, il reste des travaux à faire!), elle est déjà envahie des produits anti poux... Et j'ai de très jolis ongles de pied peints couleur chocolat d'abord!
Alors...
Et de toute façon si je dois faire des courses c'est pour l'école, pour les randos  de lundi et mardi: des sacs poubelle, du papier toilette...
Voui... 
49 ans, toutes ses dents et pas d'idée.
En même temps je me trouve déjà fort gâtée. 
Un mari trop top, des enfants forts plaisants, des collègues pas dégueu, une maison presque nickel, un jardin très... vert et une forme presque olympique (en dehors d'une fatigue abyssale).
Oui, gâtée.


lundi 27 juin 2016

Pour aller vers la vie.

Vendredi y'a comme un truc qui a déraillé par chez nous. Arthur, en revenant d'aller signer son contrat de travail, a du contourner un accident. Deux blessés. Tout le monde sait que ce carrefour est dangereux (et il est signalé). Cela n'empêche pas les gens de penser que cela ne peut pas leur arriver...
Et puis dans la soirée, dans le village où je travaille, c'est le tonton d'un de mes élèves qui a tué le tonton d'une de nos élèves... Sans intention de la donner. La mort.
Dans la même soirée, par loin d'ici, c'est une ancienne collègue de Simon et Cynthia qui a été tuée par son compagnon, le père de ses enfants. Parce qu'elle voulait partir.
Moche, moche... Et on a beau "débriefer", en parler tout en marchant lors de la promenade... C'est lourd. Alors j'ai décidé de profiter de la consigne de l'atelier d'écriture pour pondre un truc positif:
Nouvelle consigne sur Kaléïdoplumes:
Il était une fois un jeune navigateur breton  qui rêvait de partir sur un voilier et de faire le tour du monde.

Quelques mois après son rêve se réalise, il achète un bateau et part à l’aventure. Durant l’une de ses premières escales aux Canaries, il rencontre celle qui deviendra sa compagne de voyage.

Ainsi un équipage improbable se met en route pour un voyage autour du monde :
Capitaine et apprenti aventurier : Guirec, 24 ans
Accompagnatrice et confidente : Monique, 1an et demi 

Monique
Comme Guirec, nous allons nous aussi rêver et peut-être, un jour prochain, notre rêve deviendra réalité.
Voici la consigne :

Choisissez votre aventure (tour du monde, voyage sur la lune ou au centre de la terre etc…)
Choisissez votre personnage
Choisissez un moyen de transport
Choisissez un compagnon de voyage (animal ou végétal)

Il ne vous reste plus qu’à raconter votre aventure en moins de 3000 caractères (espaces compris)
Et voilà ce que cela donne:...


Tout à commencé par une rencontre. Je crois. Un élan, une fusion. Il me semble.
Rien de ce qui s'est passé à ce moment n'est bien clair...
Mais j'étais bien. Au chaud, à l'abri.
C'est sans doute la seule sensation qui me reste de ce temps là...
Avec celle de ne pas être seul. D'être "porté". D'être porté et accompagné.
Puis le temps m'a poussé. Et j'ai frôlé, caressé le doux autour de moi. J'ai ressenti, l'amour qui m'entourait et la présence d'un autre auprès de moi. Un autre moi? M'autre, oui. Embarqué pour le même voyage, à mes cotés.
J'ai su tout doucement que du tout je n'étais qu'une partie, une partie en devenir.
Avec M'autre, nous avons voyagé, bercés, jusqu'à l'éveil en vibration, puis en sons, assourdis, d'un monde au delà. Hors de la bulle où...
Mamours chante parfois. Mamour caresse aussi, souvent. Mamour, l'amour...
Dans ma bulle j'ai pirouetté, tourné, viré... J'ai touché.
J'ai touché l'extérieur, d'une curieuse manière... Directement au cœur. Je le sais, je l'ai ressenti comme un écho, un choc qui construit.
Dans ma bulle j'ai frôlé, j'ai été frôlé de sons, doux assourdis, brutaux, forts qui font sursauter.
Dans ma bulle j'ai touché le ciel, translucide parfois, vivant, palpitant.
Dans ma bulle j'ai été appelé, attiré par les gestes de...
Papour... Maladroit, timide. Papour comme un grondement doux, un ronnonement...
Et M'autre à mes cotés à pris de plus en plus de place...
La bulle s'est rétrécie. Nous nous sommes calés l'un sur l'autre, l'un dans l'autre, l'un à coté de l'autre.
Dehors, autour de nous, Mamours a rit, elle a chanté. Elle a pleuré aussi... Quel froid ce jour là! Elle a pleuré et elle nous a caressé. La lumière, la chaleur est revenue.
Le voyage a continué, plus lent, plus ralenti...
La voix de Papour plus présente, son poids parfois sur la parois, qui appelle...
Mamour s'est comme concentrée autour de nous. Plus contrainte, plus alourdie?
Et le grand jour est venu.
Le jour de la fin du voyage, le jour de l'arrivée.
Il a fallu franchir le passage. Aller vers l'être...
La bulle, l'enveloppe, nous a poussé. Comme la marée vers la plage, vers l'ailleurs, vers la vie. Celle qu'il faut vivre. Par soi même.
Je suis passé le premier, j'étais le mieux placé. Contraint, poussé, compressé dans l'ouverture étroite.
J'ai poussé de mon coté, pour me frayer un passage. La tête en avant. Mamour a donné le sens, la force, l'envie. Elle m'a poussé...
Et j'ai respiré!
Une ouverture en moi qui fait entrer le monde. Le monde autour de moi, plus froid, plus bruyant...
Et Mamour de dehors. Si douce encore, si chaude aussi. Et qui sent... Comme la vie! J'ai ouvert les yeux et j'ai vu les leurs, Maman, Papa, pleins de larmes, pleins d'amour.
Le temps a été suspendu... Un temps. Puis il a repris son cours. J'ai dormi, un peu, loin de maman, loin de M'autre et un grand trou s'est ouvert dans mon ventre. J'ai crié.
J'ai crié et j'ai retrouvé Maman, maman et, merveille des merveilles, son sein... Si doux, chaud, souple qui remplit si bien les trous du ventre! Oui, oui... Comme un souvenir à l'extérieur, de l'intérieur. Et c'est d’ailleurs là que j'ai retrouvé M'autre, mon frère...
Pour une autre aventure, un autre voyage...

dimanche 26 juin 2016

Et de deux!

Celle de mon école.
Mais Suzanne est de la partie, bien sur!
Celle qui se déroule dans l'école, "intime", avec les parents/grands parents et les enfants qui font des jeux et des activités ensemble (les petits expliquant aux grands)...
...et celle qui se déroule en bas, autour du gymnase avec les primaires.
Avec des trucs, miam, gras, sucrés, qui se mangent...
...un chamboule tout, une pêche à la ligne, des tours de poney...
...et un "mur" d'escalade.
Que Suzanne a attaqué sans complexe et en robe!
Voui, voui, voui... Il y a eu aussi la remise des livres de prix. Mais sans moi. Je me suis éclipsée, épuisée par la migraine du matin, vers 18h (et après avoir discuté avec une maman au cœur du drame de la veille).
Mais au lieu de me reposer ainsi que je l'espérais... J'ai filé en ville avec Arthur qui a besoin d'EPI (équipement protection individuel) pour commencer son nouveau boulot, lundi. 
Bon sinon, y'en a plein qui m'ont dit: "Alors, bientôt les vacances?" Et à chaque fois... J'ai hésité... Bientôt les vacances? Je ne sais plus... J'ai impression que cela dure, dure, dure...