dimanche 15 mars 2020

La course à l'échalote.

Petite chronique de la gestion du "dossier" Covid-19.
J'ai tout d'abord une grosse pensée pour ceux qui en sont atteint et qui ont des complications.
Une autre, toute aussi grosse pour les soignants, en première ligne.
Et encore une pour tout ceux dont l'activité est mise en danger par cet arrêt brutal de toute vie sociale.
Puis je vous raconte le "jeu" de yoyo auquel nous, vous, tous sommes soumis.
Jeudi matin le ministre affirme que fermer les écoles n'est pas envisagé.
A la télé, ou à la radio.
Pour nous enseignants il y a juste une consigne d'aller prendre connaissance de la mise à jour de la "Foire Aux Questions" (qui a valeur d'arrêté officiel). 14 pages. Qu'il faut lire en entier puisqu'il n'est pas indiqué où il y a des changements.
Comme vous le savez tous, le soir même, il est démenti par le président lui même.
On se dit que, quand même, ça fait amateur.
La fermeture des écoles devait quand même dans le tuyaux depuis un moment, Non?
Cela impacte une bonne partie de la population...
Et évidemment cela nous touche de plein fouet.
Mais... Il faut attendre presque 14h vendredi pour avoir des consignes officielles.
Floues.
"Le ministre de l’Éducation nationale vient de préciser les modalités de fonctionnement des écoles et établissements suite à l’annonce du président de la République hier soir.
Le principe de la continuité pédagogique pour tous les élèves est fortement réaffirmé.
Les établissements restent ouverts mais les élèves ne seront pas accueillis.
S’agissant des personnels enseignants, ils restent mobilisables et pourront être sollicités dans le cadre de la mise en œuvre de la continuité pédagogique.
S’agissant des autres personnels, ils restent également mobilisables pour du travail en présentiel dans l’établissement ou à distance."

Concrètement...
Rien n'est calé. Il n'y a pas de réponses aux questions pratiques.
Pourtant ils ont un minimum d'expérience, non?
Il y a déjà eu des départements où les écoles, collèges et lycées ont été fermés.
Et puis l'on parle de cette éventualité depuis des semaines.
On a vu la Chine, l'Italie agir.
Mais non, rien n'a été anticipé.
Et c'est samedi que je reçois (Gilles et Victor aussi, impressionnant le bip répétitif, Victor, puis Gilles, puis moi, de notification de mail) la consigne d'accueillir les enfants du personnel soignant.
Et la consigne d'aller voir la Foire Aux Questions qui a été mise à jour.
13 pages (Tiens! On a perdu une page!)...
Et du flou, du flou.
Sauf cette consigne là: "Les équipes de direction et les personnels indispensables pour assurer la mise en place de la continuité administrative et pédagogique, le lien avec les familles et les élèves, l’accueil des enfants des personnels de santé sans solution alternative de garde, ainsi que les personnels en charge de la salubrité et de la sécurité des établissements doivent être physiquement présents."
Clairement, si je n'aurai qu'au maximum un groupe de 8 à 10 élèves (jauge maximum d'un groupe d'enfants de soignants. Que l'on doit maintenir à 1 mètre les uns des autres!?) je ne risque pas de m'ennuyer.
Surtout que les services municipaux, garderie et cantine seront fermés (et pas question de surveiller le pique nique hors de mes horaires de travail. Outre que je ne suis pas une super héroïne je ne serai pas couverte en cas de pépin)
N'est ce pas?

6 commentaires:

  1. Je refuse de parler d'amateurisme qui est l'acte d'une personne passionnée mais qui ne recherche aucune reconnaissance professionnelle.
    Là c'est un simple mépris, une simple conséquence du peu d'intérêt qu'ils accordent aux petites gens. Maintenir les élections étaient leur seule priorité. Assurer l'avenir des banques et éviter toute dépense inutile.
    Négligence pour les enseignants, négligence pour tous les artisans, les commerces... Et la leçon de morale du premier ministre est d'un mépris encore plus important quand on voit combien son discours est incohérent.

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    1. Après le mépris la brosse à reluire pour nous envoyer au front.
      Encore une fois la haut ils prennent les gens pour des cons.

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  2. Bien d'accord avec le commentaire juste au dessus !
    Et Anne, vous avez eu de la chance vous avez appris la fermeture des écoles le jeudi soir, vous avez pu prévenir les élèves et les élèves ont pu prendre leurs affaires. Nous, on a appris la fermeture le vendredi soir en rentrant chez nous ! je ne te dis pas le week-end qu'on a passé ! On n'avait pas toutes les adreses mail des parents alors le téléphone a chauffé le lundi et on espère que pour ceux dont on avait les adreses qu'ils ont bien reçu nos mails.
    Et donc lundi, nous, on se retrouve toutes à l'école avec enseignantes et animatrices du périscolaire , pourquoi tout le monde ? parce qu'on ne sait pas combien on aura d'élèves, pour l'instant deux sûrs ! Quand je vois les précautions pour les bureaux de vote, je trouve que l'école est bien mal lotie. On nous use les oreilles tous les jours pour nous dire qu'il faut rester chez nous, qu'il faut rencontrer le moins de monde possible, on ferme les cinémas, les cafés, les musées, les commerces non "utiles" et nous, on nous demande d'aller travailler et d'accueillir les enfants ! Et oui, on sait,"La période qui s'ouvre n'est pas une période où les enfants ne doivent pas travailler" dixit JMB ! Il dit aussi que nous sommes prêts et qu'il n'y aura pas d'élève laissé sur le bord du chemin ! mais bien sûr ! Il paraît aussi que seuls 5% des familles ne sont pas équipées en ordinateur et internet ??? Et bien ils ne doivent pas avoir les mêmes familles que nous ! Pour ma classe c'est 8% et encore je ne sais pas si toutes les familles ont pu recevoir le travail et les consignes, seules deux familles se sont faites connaître comme ayant des difficultés d'équipement. j'imagine qu'il y a pas mal de parents qui n'ont pas d'imprimantes ...

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    1. Les consignes ont évolué au cours du week-end. Et pour la première fois notre IEN m'a envoyé un SMS, puis m'a appelée! Il fallait quelqu'un accueillir les éventuels enfants de soignants. Et pour ce qui de l'équipement... Le ministre peut bien promettre ce qu'il veut, c'est nous, encore, qui ne pourrons pas les tenir.

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  3. Et alors ? Tu avais des enfants à garder aujourd'hui ? Nous, nous nous sommes retrouvées à 5 à l'école pour accueillir 2 enfants, contrairement à ce qui avait été dit pendant le week-end, la mairie n'avait pas organisé les repas, madame le maire et sa conseillère sont donc allées acheter deux repas au supermarché du coin où il y avait une monde de fou et des rayons vides !
    Il se peut que nous en ayons 3 à garder jeudi et vendredi. Et aujourd'hui la directrice a dû revenir à l'école pour une demie-heure car les deux enfants étaient repris par leur mère à 14h00.

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    1. Pas d'enfants aujourd'hui. 4 pour deux écoles demain. Et pour le reste de la semaine. Si les consignes ne changent pas en cours de route...

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