lundi 18 avril 2016

Bonheur silencieux.

C'est Lakevio qui propose un tableau pour une histoire... Et ce dimanche le tableau de Pauline Palmer m'a donné envie de continuer l'histoire commencée il y a deux semaines avec le tableau de Hopper:
Rassemblement de famille de  Pauline Palmer

Ah, ma princesse! Quelle belle journée! 
Installée à l'ombre en cette belle journée d'été tu souris et je sais que tu es heureuse.
De cette vie sans mots j'ai appris le langage du corps, celui des yeux.
J'avoue que les premiers temps j'ai cru qu'il était possible de te rendre la parole mais la gouvernante qui t'a confiée à moi en même temps qu'elle me vendait la maison me l'avait dit, jamais tu n'avais prononcé un mot. Et jamais tu n'en prononças depuis.
Mais lentement, à cette époque et avec l'aide de la femme engagée pour tenir la maison, j'ai pu t'approcher. Et les mots que tu n'avais pas je te les ai donné. 
M'asseyant à tes cotés pour "discuter" de la rénovation de la maison. Réflexion de la toiture, remise en état des volets, du porche. Et c'est le jour où je pérorais sur la couleur des peintures extérieures que tu m'as donné ce que j'attendais: un regard vif et une réaction.
Tu es entrée dans la maison pour revenir quelques minutes plus tard avec ton bloc et tes pastels. Tu as dessiné et coloré, à la couleur désirée, la façade, les volets. Ce jour là j'ai osé déposer un baiser sur le bout de tes doigts.
Et je me suis dit que, peut être, tu pourrais posséder les mots. A l'écrit.
Alors chaque jour je me suis assis à tes cotés pour t'apprendre. Pour t'apprendre à lire, à écrire. Pour apprendre ce que tu étais... 
Très vite c'est toi qui a pris la direction des opérations. A chaque mot nouveau tu faisais un dessin, à chaque dessin que tu me présentais je te donnais le mot écrit. Cet abécédaire fantastique est toujours sur la table du bureau et à servi plus tard pour apprendre à lire à nos enfants, à nos petits enfants.
De mots en mots, de livres en livres nous nous sommes rapprochés jusqu'au jour où tu m'as écris "Épouse moi". 
Encore maintenant je me souviens du choc d'avoir été demandé en mariage! Moi un homme! En y réfléchissant j'en ai été si heureux. Tu me choisissais alors que la vie m'avait imposé à toi...
Cet après midi douce et chaude entourés de cette famille que je n'aurais à peine espéré te donner est un régal. Le grand âge nous atteint maintenant, belle fête pour tes 80 ans, je n'ai nulle autre crainte que de te perdre... Tu es toujours aussi belle. Je t'aime comme au premier jour. Comme les précédents, quand je te rêvais...
Ah, ma princesse!

14 commentaires:

  1. Très jolie et originale version.
    mab

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  2. une belle histoire de princesse !

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  3. Douceur extrême que ce texte, cette princesse aura une fin de vie très heureuse, comme quoi la vie réserve parfois de belles surprises.

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  4. En effet, très proche de mon texte ! Très joli !

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  5. Quelle merveilleuse idée que d'écrire la suite de la belle histoire de l'autre jour ! Et c'est si doux, si beau que cela en fait du bien à la lecture. Merci.

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    1. C'est gentil...
      Oui, un peu de douceur dans ce monde de brutes.

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  6. Un bien beau texte. Quelles interprétations différentes on trouve à partir d'une simple photo de famille ! Nos imaginations galopent.

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  7. j'aime bien cette suite ! Tu es une romantique ! :D

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    1. Indécrottable! J'aime quand les histoires se terminent bien.

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