vendredi 3 avril 2020

49 43 278 6533

Il était 3 heures 24.
Et je dormais.
Comme il sied à tous à cette heure plus que tardive.
Oui, je dormais profondément.
Et c'est rare ces derniers temps où, dans mes rêves, des écrans, téléphones et ordis, s’allument, se mélangent, se mêlent aux questions plus ou moins pédagogiques, de logistique, aux liens qui ne s'ouvrent pas ou sur des pages disparues, où mes élèves et leurs parents me parlent de leurs vies et elles se mélangent avec mes frayeurs irraisonnées. 
Ou très raisonnables.
La fatigue, fatigue.
Bref! Je dormais quand mon téléphone, branché au rez de chaussée, a sonné.
Évidemment, mon esprit en alerte m'a immédiatement sortie du lit et jetée dans l'escalier.
Où j'ai croisé Arthur, alerté, lui aussi (Gilles, ronflait tranquillement).
J'ai décroché. Ça a raccroché.
Ça: le 49 43 278 6533
Et vous savez quoi?
Malgré ce gros shoot d’adrénaline je me suis rendormie.
Oui. Et j'ai bien l'intention de dormir encore ce week-end.
L'esprit tranquille.
Désormais nous serons deux à chaque service d'accueil des enfants des soignants. Notre demande de soutien a été entendue, du renfort arrive.
Aujourd'hui j'ai été remplacée.
Et j'ai réussi à déléguer la gestion compliquée de la distribution des ramettes de papier données par l'association de parents aux élèves confinés (le futur ex maire d'une des commune dont nous scolarisons les enfants a refusé son aide logistique).
L'esprit tranquille, j'ai fait le ravitaillement (bizarre de faire des courses en ce moment), j'ai fait le plein de granules pour le poêle et le temps va, parait-il, s'améliorer (le boucher de la supérette parlait de saucisses et de barbecue), alors...
Repos!
En espérant que le 49 43 278 6533 ne me rappelle pas à n'importe quelle heure.

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