mardi 11 février 2020

Quand nulle part est un lieu.

Un lieu, qui fût autre chose qu'un désert industriel, en un autre temps.
Où il y eu des prés, des haies,
Où, longtemps avant, la forêt cachait le ciel.
Abritait la vie.
Samedi soir, dans la nuit noire j'ai déposé Clovis dans un hameau dans lequel seules des lumières rouges et clignotantes des éoliennes vivaient.
Je l'ai laissé... "Mais Anne, ça va, c'est bon!"
Rentrée j'ai demandé confirmation par message: "C'est ok"
Et puis dimanche j'ai demandé quand je devais aller le chercher (en sachant que les parents d'Emma allaient repartir et que Benoît, Chloé et leurs adorables bébés, Ana et Charlie, allaient arriver) il m'a répondu "Bah, comme il y a de la route, viens maintenant".
Je suis venue et arrivée dans cet endroit dont le nom se termine par "ville" (?!) je me suis rendue compte que je n'avais pas pris mon portable. Et que je ne savais pas dans laquelle des 5/6 maisons il était.
Mouaip! Maligne la fille!
Alors j'ai regardé sur les boites aux lettres s'il y avait une Perrine (c'est le truc seul utile que Clovis m'avait dit). Mais les boites ne donnaient que les noms de famille. Et de toute façon elles étaient groupées au milieu du bled, sans indication de la maison qu'elles desservaient.
Alors j'ai sonné.
Quand il y avait une sonnette.
Première maison: "Perrine? Non, connais pas. On connait pas les voisins d'abord"
Seconde maison. Personne.
Troisième. Idem.
J'allais, de guerre lasse reprendre la voiture pour aller chez David à quelques kilomètres de là, pour lui demander à utiliser son téléphone quand un monsieur en peignoir est venu à ma rencontre sur la route. J'avais sonné chez lui et ne lui avait pas laissé la temps d'arriver à la porte.
Je me suis excusée, et j'ai expliqué que je cherchais mon fils.
"Oh, un enfant disparu!!"
Il m'a invité à entrer. je l'ai rassuré. Clovis n'avait pas disparu, je ne savais juste pas où exactement il était. Connaissait-il une Perrine?
Il appelle sa femme, son fils, que je salue. Auprès de qui je m'excuse.
Pas de Perrine connue alentour.
On me donne le téléphone et j’appelle Gilles qui me donne le numéro de Clovis. Que j'appelle.
"Je sors!" Me dit-il.
Je remercie alors mes hôtes, les salue et retourne à la voiture.
Clovis sort. De la maison voisine.
A touche touche avec celle que je viens de quitter, en face de celle où j'avais commencé mes recherches.
Voilà, quand nulle part est un lieu où l'on vit entre inconnus.



10 commentaires:

  1. Que c'est triste ce hameau où personne ne se connait !
    Belle journée
    Isabelle

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  2. C'est bien dommage, en effet, de ne pas se connaître. Il y a 45 ans, quand nous avons emmenagé dans notre quarties, on fêtait la St Jean en faisant un grand feu et de bons desserts, on se réunissait à tour de rôle chez tous les voisins pour la nouvelle année (ça durait un bon mois) toutes les occasions étaient bonnes, les enfants ont grandi, nous avons vieilli, on ne se voit presque plus...même si on a de bonnes relations.

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    1. Là la jeune fille habite encore à la maison. Et les jardins se touchent!

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  3. Ou alors ses voisins la connaissent sous un autre nom ?
    Je pense que je connais tous ceux de ma rue, au moins… après, les prénoms des petits-enfants de mes voisins plus éloignés, c'est une autre histoire (mais ils ne vivent pas là tout le temps)

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    1. Je ne pense pas. Tout juste s'ils savaient qu'il y avait une jeune fille dans la maison d'à coté.

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  4. Et oui, c'est notre vie de maintenant, on ne connait plus ses voisins. moi, je connais les mien de vue mais j'avoue ne pas connaitre leurs noms sauf quelques uns et encore moins leurs prénoms. :(

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  5. Quelle histoire. C'est vrai, c'est fou de ne pas connaître ses voisins... Je connais au moins ceux de l'immeuble (il n'y a que 4 appartements) et d'autres du village, même si j'ai souvent du mal à me rappeler des prénoms ;)

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    1. Je trouve navrant que l'on puisse vivre à côté de gens sans s'y intéresser un minimum.

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