En mode réduit:
Rando d'une journée (sans "nuitée"), à moins d'une demie heure de route des maisons de chacun (40 minutes pour Camille).
Et avec l'effectif habituel amputé des trois de ces membres, Caroline, Blandine et Manue...
En mode réduit parce que la vie est pleine comme un œuf pour les uns, pour les autres...
Mais pas question de ne pas se retrouver...
...pour marcher, se retrouver, partager joies et soucis de ses derniers mois...
(la dernière fois que l'on s'est retrouvés c'était pour un escape game fin décembre)
Nous, David, Camille, Valérie, Gilles et moi, nous sommes retrouvés à Baillou.
Et, je suis sûre de vous l'avoir déjà dit, j'aime beaucoup Baillou.
Il fait partie de ces territoires en rive. En rive du département, en rive de la région.
En rive donc, en quelque sorte oublié. Préservé...
Ceci dit, en faisant le trajet pour nous retrouver nous avons entendu les résultats d'une étude (association des maires ruraux) qui affirme que vivre à la campagne (zones rurales) fait perdre 2 ans d'espérance de vie par rapport à ceux qui vivent en zones urbaines.
(Là je vous donne des nouvelles de Colette:
A la suite de l'accident de voiture, le 25 février, elle ne se remettait pas. La tête penchée, des douleurs récurrentes dans le cou.
Le toubib a fini par lui prescrire un nouveau scanner (un avait été fait le soir de l'accident qui avait conclu que le cou était ok).
Il avait fallu attendre le rendez-vous. Puis attendre encore quand le rendez-vous avait été reculé. Et bien...
En voyant les résultats le radiologue, puis l'ostéo, puis le médecin, étaient furax:
Colette vit depuis deux mois avec une vertèbre cervicale fracturée!
Un choc, un mouvement brusque et c'était la tétraplégie.
La voilà, deux mois après, partie pour deux mois de minerve... Et de longs mois de rééducation, ensuite, pour essayer de retrouver sa mobilité et son port de tête...)
Donc, nous avons marché à Baillou, nous en avons fait le tour...
Nous avons profité du soleil, enlevé nos vestes.
Nous avons ronchonné contre le vent, qui nous a obligé à remettre nos vestes.
Ombre, veste, soleil, pas veste, sur le plateau, entre les champs, dans le vent, veste, à l'abri des haies, pas veste...
David qui est en formation. Qui ne saura à quelle sauce il sera mangé qu'en juillet, après être passé devant un jury mi juin.
Camille qui va perdre ses adorables, trop cools, collègues pour... Nul ne le saura avant fin Août...
Moi qui devrai attendre la fin juin pour savoir si je garde mon poste, pour savoir qui (et combien) je vais accueillir (il n'y a qu'à Valérie que j'ai confié comme je suis détachée, maintenant, de mon travail (ce qui me permets de l'effectuer plus sereinement))...
Nous avons rit, des promesses annoncées par le sinistre, qui devaient être relayées par le président Dériches: la "subtentielle" revalorisation des enseignants.
Nous avions raison de ne pas nous faire d'illusions: en ramenant Valérie chez elle, à la fin de la journée, la radio annonçait qu'une prime (qui ne compte pas pour la retraite, qui saute si tu es en arrêt maladie, en congé maternité) serait augmentée de 100€ (96,15€ net) pour les plus vieux, à 200€ pour les plus jeunes (et, au fait, l'augmentation "substantielle", c'est pour septembre, dans... 5 mois).
Et si on veut plus, il faut travailler plus (je ne vous ferais pas l'affront de vous donner des chiffres à propos du temps de travail effectif des enseignants. Même le Monde l'affirme (!), nous ne glandons pas). Voilà. Toute le respect et la considération que l'on...
Nous voici au bout de la boucle de presque 14 kilomètres dit le flyer. Le podomètre de David dit moins, celui de Camille, un peu plus, le mien dit presque 15 (serait ce les incursions dans les sous bois pour les pause pipi?). C'est le moment de la pause boisson bien méritée. Nous papotions de la prochaine... Nous étions presque à nous dire au revoir.
Mais le clocher du village voisin, en haut du coteau, de l'autre coté de la vallée, faisait de l’œil à David.
Qui, décidément, est toujours aussi persuasif: nous nous sommes remis sur nos jambes douloureuses (et devenues molles une fois la bière dégustée) et nous avons franchi la rivière et le kilomètre annoncé (David a du tricher un peu, l'aller retour a ajouté 4 kilomètres à mon score de la journée).
Puis fait le tour du bourg, Rahay, et de l'église (fermée. Pas question de grimper dans le clocher pour voir le point de vue espéré par David).
Ok, retour au point de départ. Pour un vrai départ...
Nous sommes rentrés fourbus mais heureux.
Sûrs et certains que ce plaisir partagé ne sera pas le dernier.
Oh ben zut pour Colette, j'espère qu'elle va rapidement moins souffrir! Et j'adore les photos des magnifiques iris! C'est super joli par chez vous :)
RépondreSupprimerNous l’espérons aussi!
SupprimerCe ne sont pas des iris. Ce sont des jacinthes sauvages (les bleues) et des orchidées (violettes). Il y a aussi des jonquilles, des narcisses... Et, oui, c'est très joli par chez nous.
Rien de tel que le plaisir de se retrouver entre amis pour une balade. Cet après midi nous répondrons à la première invitation de notre couple à proximité un dimanche après midi de pluie "juste pour prendre un café". J'en suis très heureuse de ce moment de convivialité un dimanche après midi, je nous sens "installés".
RépondreSupprimer"Vivre à la campagne (zones rurales) fait perdre 2 ans d'espérance de vie par rapport à ceux qui vivent en zones urbaines." Pourquoi ???
Génial! Avoir de bons voisins, à la campagne c'est essentiel (il faut trouver l'équilibre, ils peuvent parfois devenir envahissants)! Souvent faire partie d'une association, un comité (tu n'as plus d'enfants à amener à l'école, là c'est très "socialisant") assoit le statut d'habitant.
SupprimerIl semblerai que d'être éloignés des centres de soin, être dans des déserts médicaux, devoir attendre des semaines pour une échographie, un scanner, ... Soit préjudiciable. De façon "comptable".
Les sous-bois tapissés de jacinthes en ce moment, c'est une merveille dont je ne me lasse pas. Et le clocher valait le détour, je n'en ai jamais vu de pareil !
RépondreSupprimerOui, les sous bois... Il y a un certains de clochers très curieux, rigolos, dans ce secteur. Peut-être un maître couvreur à l'âme poétique...
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