Hier, mardi, nous (Emma, en stage AESH, et moi) sommes allées à l'école dans le brouillard givrant. Nous laissions à la maison, Clovis, malade, Arthur, pas encore en formation/apprentissage, Gilles et Victor, qui se préparaient à partir pour la grande ville où Gilles devait passer un test d'effort là où a été soigné.
J'étais en classe et nous travaillions sur l'heure. Presque tous. Parce qu'il y avait aussi celui qui estimait que c'était l'heure de finir sa nuit, celui qui se pensait à l'heure des arts plastiques et décorait de dessins porno le cahier de sa voisine, et cet autre qui estimait que tout le monde était contre lui, tout le temps...
Un jour de classe cool quoi.
Et pas qu'en CM1 puisque ma collègue m'a amené celui qui a tout balancé dans sa classe parce qu'il estimait qu'il avait raison de réagir par des insultes à une soit disant injustice (un qui est passé devant lui, ou qui ne lui a pas "obéi"...).
Et le téléphone de l'école qui continue à sonner (que je refuse désormais de décrocher quand je suis en classe et... Pas de message. Jamais de messages).
Et le portail à ouvrir...
Ils sont en train de se re re laver les mains s’apprêtant à aller manger quand je reçois un coup de fil de Victor. Sur le portable.
Il m’appelle pour me prévenir qu'il n'a plus que 1% de batterie et que Gilles n'a pas son portable (comme d'hab) mais qu'il vient d'avoir Clovis.
?
Victor est sur le parking de la clinique (pas question d'entrer, protocole Covid oblige: si dans dix ans quelqu'un lit cela il va nous prendre pour des fous. J'espère) où Gilles a fait un malaise à la suite de son test d'effort.
Comme il n'a pas son portable la clinique lui a demandé le numéro de tel de sa femme. Il ne le connait pas. De son fils (qui est sur le parking). Il ne le connait pas. Ils ont appelé à la maison où Clovis a répondu. Puis prévenu Victor. Qui me prévient.
A priori rien de grave, malaise vagal. Mais ils font des examens complémentaires, une prise de sang. Ils le gardent un peu (une heure ou deux).
Ok. Je laisse Emma surveiller trois zozos qui ont tellement utilisé leur temps à brasser de l'air qu'ils n'ont pas terminé de copier le compte rendu de sortie (c'est chiant, en fait, les sorties, puisqu'à la fin on écrit...) et j'amène mes élèves au portail. Et j'essaye de joindre la clinique:
Je tombe sur l'habituel robot. Qui fini par me remercier de mon appel et raccroche. Merci M le robot.
Je libère mes forçats du compte rendu et nous quittons l'école pour aller manger chez Colette (point 4 de l'attestation de déplacement; si dans dix ans quelqu'un lit cela il va nous prendre pour des fous. J'espère).
Je tente, encore, et encore, de joindre quelqu'un à la clinique.
Je tombe sur l'habituel robot. Qui fini par me remercier de mon appel et raccroche. Merci M le robot.
Nous mangeons. Mais pas sereinement... Je reçois un sms de Suzanne, au collège: elle a mal à la tête, il n'y a pas d'infirmière.
Nous repartons à l'école sans que le robot n'ait cédé la place à un être vivant.
Je reprends mes appels une fois à l'école, pendant que les élèves arrivent et le robot me passe enfin quelqu'un. Mais pas dans le bon service (en fait il fait comme mes élèves, il n'entend que la moitié de la consigne: pour lui "Urgence cardiaques" c'est "Urgence". Un robot ça a 8 ans d'âge mental, en fait). Cela aurait trop beau! Musique d'attente...
Je finis par pouvoir parler à un infirmière qui confirme que Gilles est bien là, qu'ils attendent les résultats des analyses de sang, qu'il y en a encore pour un peu de temps. Que ce n'est pas inquiétant (il était temps de le savoir, j'étais un peu... tendue).
J’appelle Victor, qui se gèle dans la voiture (et ne peut se distraire avec un jeu ou une vidéo puisqu'il a moins de 1% de batterie sur son portable), je lui donne des nouvelles, lui explique dans quel service se trouve Gilles et je reprends le travail.
Je reçois un sms de Suzanne, au collège: elle a toujours, encore mal à la tête, il n'y a toujours pas d'infirmière (collège de 600 élèves).
Je reprends la classe, nous travaillons sur l'heure (second groupe), le téléphone sonne, il faut ouvrir le portail...
Suzanne envoie un sms.
Et Victor me prévient enfin (je me précipite pour prévenir Emma): Il a récupéré Gilles (il est 15h), ils vont pouvoir manger (il y a de quoi faire un malaise de manger si tard, non?) et rentrer.
Comme nous l'avons fait, sans trainer, dès que les gamins sont repartis avec leurs parents (à voir le parking jamais on ne croirait que nous sommes confinés) ou avec le car.
Gilles se reposait, pas d'inquiétude, mais d'autres examens à venir.
Victor, téléphone rechargé, attendait Emma pour le footing (point 6 de l'attestation; si dans dix ans quelqu'un lit cela il va nous prendre pour des fous. J'espère).
Suzanne est rentrée, "Oh, vous êtes déjà là?", avec mal à la tête, mais après avoir fait sa journée. Tout comptes faits.
Et Clovis va mieux...
puree! quel stress! et quelle connerie ce robot! on a en core échappé à ça ici... mais pour combien de temps??? J'espère que tout ca va rentrer dans l'ordre pour gilles déjà...
RépondreSupprimeret Emma continue a courir et avec Victor! félicite la pour moi!
bises et lâchez rien!
En effet!!! Quand il était hospitalisé j'ai essayé "M Allet", je me suis retrouvée avec une petite dame qui s’appelait Mailai. Ensuite je demandais "standard". Cette fois-ci la ruse n'a pas fonctionné.
SupprimerOui, ils courent, et font du sport!
Bisous!
8 kilomètres ce matin, d'après Victor (d'après le GPS de Victor).
SupprimerGilles, tu suis exactement le même parcours que moi !!! je ne vais plus aux tests d'effort j'ai la trouille, je fais un malaise chaque fois et j'ai dû être hospitalisée, un an après mon infarctus pour un malaise un peu plus long, mais qui s'est révélé sans gravité !!!! mais je ne vais pas trop mal ! des bises
RépondreSupprimerJe transmets (parce que je ne suis pas sûre que Gilles lise encore le blog).
SupprimerBisous.
Quelles frayeurs, comment arrives-tu à survivre à des journées pareilles ?
RépondreSupprimerQuelques mesures de survie : un chargeur de téléphone qui se branche sur l'allume-cigare (ce qui implique d'avoir le câble avec soi, évidemment). Les numéros important écrits quelque part (les contacts enregistrés sont une menace pour notre mémoire… comme j'ai été presque la dernière de la famille à avoir un téléphone mobile, je connais 4 numéros par cœur, mais pas celui d'Aurore). Et pour Suzanne, du paracétamol à sucer dans sa trousse — conseillé officieusement par le collège lorsque Marie avait mal à la tête toutes les semaines et pas d'infirmière non plus)
Ouf pour Gilles, c'est la première fois qu'il fait ce genre de malaise ? En général, quand on y est sujet, ça arrive assez souvent et ce n'est pas grave, heureusement.
Ici, c'est à peu près la même alerte récurrente : un SMS "tu sais où je peux faire un test PCR pendant le week-end ?" (la réponse est : nulle part) puis plus de nouvelles pendant des heures, le téléphone qui sonne dans le vide, et enfin "ce n'est plus la peine, elle est négative"… vive l'internat !
Nous avions un câble pour brancher les portables et autres bidules dans la voiture. Mais il a dû disparaitre dans le trou noir de la Hirlière...
SupprimerDes journées comme celles là...
Depuis j'ai le cuir chevelu qui me démange et j'ai eu une migraine de 24h...
Oula quelle journée !!!!
RépondreSupprimerVoilà. C'est ça.
SupprimerJe valide le kit "chargeur + prise allume-cigare" (et je tape le premier qui le pique dans la boîte à gants!!) et tous les conseils d'Agdel ^^
RépondreSupprimerPurée, la trouille...
Oui, la trouille!
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