vendredi 5 novembre 2010

Définition:

Cette fois ce je ne vous demande pas de deviner, ce serait trop facile, je vous propose plutôt de partager avec nous votre expérience de cette période, ...
...de cette parenthèse "désenchantée", de cette roulade douloureuse qui nous permet de passer de l'enfance à l'âge adulte, de ce passage obligatoire par le coté obscur de la force: l'adolescence!!!
       Le souvenir personnel que j'ai de mon adolescence est celui de jours normes suivants des jours gris, d'un profond ennui!!! Le collège (à part la 6éme où je me suis amusée comme une gosse), pas d'amies, pas d'enthousiasme pour un cours ou un autre, des profs si ternes que j'ai oublié leur nom et leur visage (à part Mme Aqua, prof de dessin...), et des bouffées d'oxygène sur le trajet maison collège collège maison maison collège collège maison (pas de cantine pour nous)... Et des bouquins, des bouquins, pendant la récré, en rentrant à la maison, le soir jusque tard dans la nuit. Au lycée  ma situation s'améliore: j'ai une amie et plus de rapports avec le monde bizarre de mes condisciples: je m'interroge, suis je normale moi qui ne suis pas comme eux? Et encore des bouquins, des bouquins, des bouquins. Puis Gilles, je ne m'ennuie plus, je ne me pose plus de questions vis à vis de mes pairs, je les perds de vue, presque tous... La Fac me désespère: je n'y existe pour personne. La vie d'adulte me cueille à froid, papiers, factures, mes débuts dans la vie active, à la dure ont faillis m'avoir, me faire renoncer... et j'ai émergé, j'ai sorti la tête de.. là où elle était, j'ai relativisé, j'ai  pris confiance, je suis devenue moi.
    Vingt ans plus tard je regarde mes fils passer par là et souffre avec eux. Je me rends compte que l'éducation que nous leur avons donné ne leur facilite pas la tache: ils ont appris à réfléchir... Le monde est difficile et le cocon familial protecteur. Simon s'est battu et je crois, il a vaincu, Arthur a gagné quelques très dures batailles mais la campagne n'est pas finie, le rêve est si loin de la réalité, les hormones si présentes, la confiance si vite ébranlée... Avec Gilles nous sommes sur le fil, soutenir, rester ferme, maintenir le dialogue, voir plus loin, aider, ne pas assister, chercher, s'inquiéter, s'inquiéter, s'inquiéter...
Et nous ne sommes pas sortis de l'auberge!!! Notre Victor si inventif, si sociable, si... Victor se recroqueville souvent maintenant, boude (lui!), s'ennuie, ronchonne...
     Heureusement nous savons, pour chacun d'entre eux, toujours, que le diamant est est là, juste dessous, qu'il faut juste attendre que la croute tombe, sans gratter, en espérant que cela ne laisse pas trop de marques....

10 commentaires:

  1. Euh est ce que ça peut commencer à 9 ans l'adolescence? pour ma gouverne...
    Sinon perso je n'ai aucun souvenir désagréable de cette période, au contraire un festival de vie, de sensations, de sentiments...remarque, ne pas faire de crise au bon moment conduit à l'HP à 40 ans y paraît...;-)

    RépondreSupprimer
  2. J'ai l'impression que nous avons veçu la même adolescence ! De la solitude et des livres. Une progressive ouverture au moment du lycée. L'homme qui arrive dans ma vie. Mais pour moi cette vie ne démarre qu'au début de la trentaine au moment où je deviens LA personne pour quelqu'un : mon premier enfant.
    Sinon, je n'ai pas hâte de voir mes kiki traverser cet âge "ingrât".

    RépondreSupprimer
  3. J'ai le souvenir d'avoir vécu tout intensément : les chagrins, les douleurs, les fous rires, les petits bonheur et les grandes amours. Quand je vois des ados maintenant, je les trouve touchants et mal fagotés...

    RépondreSupprimer
  4. à l'inverse de Anne, j'ai vécu mon collègue avec des amies, surtout une... Notre arrivée sur Lille a été synonyme de fracture. Pour moi, c'est le lycée qui a été mortellement ennuyeux. La fac m'a permis de respirer, de retrouver des amis... En voyant Simon et Arthur, je me demande souvent comment cela se passera pour mes chatons...

    RépondreSupprimer
  5. Mon adolescence a commencé péniblement. Les années collèges ont été difficiles : j'étais très introvertie et mal dans ma peau, donc solitaire. Je regardais mon corps se transformer et je ne savais pas trop quoi en faire...
    Au lycée, tout a changé ! J'avais rencontré le Nini, j'ai découvert le bonheur de faire la fête avec plein de potes, je me suis éloignée de ma famille à laquelle je trouvais tous les défauts !
    Quelques belles années plutôt insouciantes puis assez vite (à 22 ans)la naissance de ma première fille m'a plongée dans le monde adulte !
    Je redoutais ce passage pour mes enfants et il a été différent pour chacune. L'ainée, qui était une enfant vive et turbulente, s'est complètement recroquevillée pendant quelques années avant de s''épanouir à nouveau comme une fleur. La deuxième a été la plus rebelle mais sans trop d'excès. Quant à la troisième, on n'a pas vu grand chose, elle est restée plutôt égale à elle-même, calme et posée. C'est fou, mais même quand ça se passe comme ça, apparemment sans problème, on arrive quand même à s'inquiéter !!!

    RépondreSupprimer
  6. Mon adolescence a commencé par celle de mon corps : formée et
    mesurant 1m70 en 6ème j'ai vite mal vécu le regard des autres, moi qui était encore qu'une enfant dans la tête. J'ai passé tout le collège très introvertie, à observer ce monde que je trouvais moqueur, bête et cruel, et j'essayais d'avoir une place dans une "bande" de copines en les imitant et en me surprenant à dire des choses qui n'étaient pas moi du tout. Au lycée, j'ai le souvenir d'une adolescence intense et plus constructive, enfin je me suis réveillée et tout ce qui bouillonnait en moi a surgi, maladroitement sans doute, souvent avec excès, insolence, violence, et rebellion. A la maison, brimée par l'autorité et l'incompréhension de ma mère, je disais haut et fort ce que je pensais, enfin. Et à l'école, je commencais à avoir de véritables amis, des histoires de coeur, et je m'affirmais en étant déléguée, en allant aux manifs... Et puis, ce fut la fac et rapidement la vie de jeune adulte, l'autonomie car la vie chez mes parents était trop douloureuse, et donc je suis devenue salariée et étudiante à la fois. M'éloignant de plus en plus de mon adolescence et vivant plusieurs échecs amoureux, j'ai du attendre la fin de mes études et être enseignante pendant 2 années avant de rencontrer à 25 ans celui qui est devenu mon homme, mon amour, Etienne.
    En pensant à toi et à tes fils,
    Aline

    RépondreSupprimer
  7. Ah!!! Vous êtes des filles formidables!!! Merci pour vos témoignages, pour votre soutien...
    Réunion au lycée d'Arthur cet après midi, cela semble être reparti pour un tour! En espérant que cela dure jusqu'au CAP...

    RépondreSupprimer
  8. On la sent poindre par ici aussi, bien tôt je trouve...
    Moi, j'ai aimé mon adolescence, intense comme pour Daphné, mais j'en garde de bons souvenirs. J'espère que mon expérience déteindra un peu sur mes enfants...
    Bon courage à toi, et merci pour ce témoignage.

    RépondreSupprimer
  9. Une adolescence de merde ébranlée par le cancer de ma mère lorsque j'avais 14 ans... et là, les rôles se sont inversés... tout s'est écroulé... plus de pilier pour nous soutenir et nous accompagner moi et mon frère dans l'adolescence... c'est nous à partir de ce jour qui l'avons soutenue...
    Pour moi, la vie a commencé à la majorité lorsque j'ai pu prendre le large et m'oxygéner !

    RépondreSupprimer
  10. mim_ et Val qui rit: Vos commentaires si différents sont un hommage à la différence.

    RépondreSupprimer