mercredi 20 mai 2020

Une chose à la fois. Mais...

Nous sommes déjà mercredi.
Mais je n'ai pas eu le temps de vous en parler...
Le week-end a été chouette.
Il a fait beau et, petit à petit, la chaleur s'est installée.
J'ai travaillé pour ma classe samedi anticipant le travail à venir (et j'ai eu raison).
J'ai lavé et pendu le linge, les draps.
Avec Arthur et Gilles nous avons fait une belle balade dimanche matin (même si ce paysage entièrement vert est la preuve que toute vie sauvage a été anéantie. Pas un coquelicot, un bleuet, peu d'insectes, pas de papillons).
La "rentrée" du collège (des collèges, celui où travaille Gilles et celui où travaillent Simon et Victor) a apporté son lot d'appréhension sourde.
Et puis dimanche après midi, après une petite sieste, j'ai rejoint le jardin au bout du chemin, la terrasse suspendue au dessus du paysage, le petit coin, la bulle, l'écrin qui abrite des amis, leurs bestioles et les bébés de ceux ci (il y a des chatons à donner si vous êtes intéressés).
Nous nous sommes retrouvées à quatre bénévoles pour préparer un boite à livres.
Un projet "d'avant" à ne pas laisser tomber.
Et des partages d'expériences, deux d'entre nous sont soignantes.
Deux trois heures en off.
Avant que ne démarre la folie qui s’appelle lundi (et mardi aussi).
Lundi avec un détour pour déposer Victor au travail, où il a passé la journée à accompagner les ados aux toilettes pour qu'ils se lavent les mains (Simon y a doublé la capacité des lavabos en travaillant avec de la récup, du bric et du broc), pour déposer Clovis devant chez sa chérie (où il a fait connaissance de toute la famille) puis filer à l'école où je n'ai pas vu le jour. Le téléphone, What-sApp, les mails et les mauvaises nouvelles... Puis j'ai effectué le chemin inverse, j'ai récupéré Clovis (et j'ai pu dire bonjour à "sa" Rachel), puis Victor.
Victor qui n'était pas bien. Mal dans la poitrine, essoufflé.
Alors après avoir appelé le 15 nous avons passé, tous les deux, passé une partie de la nuit aux urgences. Les examens ne révèlent rien de grave mais il n'y a pas de diagnostique.
Mardi pas de trajet supplémentaire.
Mais une demande de rendez vous avec un pneumologue qui passe par un fax envoyé de la pharmacie. Et j'ai acheté des fleurs pour montrer le soutien des enseignants à une petite fille en deuil (cela revient souvent, deux fois cette année, c'est affreux...).
Et puis, et puis...
Nous avons mangé au soleil en travaillant à l'ouverture (officielle, elle n'a jamais fermé) de l'école.
J'ai eu le pneumologue qui a été rassurant. Mais toujours pas de diagnostique.
Et des réactions de protection de la part des collèges qui craignent le virus et renvoient Gilles et Simon à la maison.
Et puis aussi... une petite de l'école qui craque. Une famille qui a explosé. Le confinement a cristallisé les difficultés dans certaines familles. Jusqu'à la rupture.
Et là dessus les résultats de Parcoursup qui tombent. 
Ma collègue a vu à mes yeux (on ne voit plus que ça avec le masque) que les nouvelles étaient mauvaises. 
Victor est encore... 10 vœux refusés. 5 en liste d'attente. Au fin fond de la liste d'attente.
Marcher sur un fil, au bord du vide...
Avec ce poids, souvent, sur les épaules, au creux du ventre.
Inspiration! Respiration...
Nous allons essayer de profiter du grand week-end pour essayer de retrouver un peu de sérénité.

12 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas l'expression "pendre" le linge.
    Bon grand w-e.
    Alix

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    1. Non? Tu dis étendre le linge?

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    2. Oui tout à fait, ça doit être question de région, moi je suis Auvergne Rhône Alpes.
      Alix

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    3. Ou de langage familial. Ma "langue" à moi est un mélange de tous les coins où j'ai vécu, plus les mots empruntés à la tribu Allet.

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  2. Je t'embrasse, repose-toi un peu.

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    1. Nous avons travaillé hier soir avec ma collègue directrice de la maternelle. Là je suis vraiment en week-end. Même si je vais de nouveau anticiper mon travail de classe. La direction va de nouveau nous submerger la semaine prochaine.

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  3. Pour Alix : on Auvergne on pend le linge aussi, pourtant. Pour Anne, c'est triste cette situation tout de même. Si un jour la vérité éclate, ils auront intérêt à se planquer tout ces incapables, ces bons à rien, ces fils de mauvaise famille qui nous ont mis le pays dans cet état !

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    1. Il est peut-être plutôt question de langage familial, non?
      Il y aurai beaucoup à dire...

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  4. Chez moi, cette année je trouve qu'il y a beaucoup plus d'insectes, des libellules, des demoiselles, des bourdons, des moustiques, aie ouille, par contre pas trop d'abeilles... J'aimerais qu'ils comprennent enfin qu'il y a d'autres façons de faire, de cultiver !
    Comme toi, lundi et mardi furent des jours de folie ! des enfants contents de se revoir mais de loin ! des enfants parqués, pire que le bétail ! Des doutes, des gros doutes sur notre capacité à accueillir les plus petits ???
    Grand a repris aussi son stage dans une école qui fait du primaire au lycée, seuls les primaires ont repris, ici zone rouge, les collèges ne reprennent pas. grand m'a expliqué l'absurdité des nouvelles règles de la cantine, le gâchis puisque les plateaux sont préparés à l'avance sans tenir compte de l'appétit des enfants, on jette ! En plus tout est emballé dans du film plastique, bonjour le bilan écologique ! mais, covid oblige !
    J'espère que victor va bien ! C'est peut-être du stress ou de l'angoisse ? Le copain de Grande ne se sentait pas bien non plus la semaine dernière quand Grande est partie le laissant seul.
    pas facile cette situation ! Et les voeux .... Grande s'est vu refuser ses voeux durant 4 ans ! et puis enfin c'est son âge et son expérience qui ont plu ! Espoir !

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    1. Notre jardin héberge les insectes que les champs n'accueillent plus...
      Je suis, avec mon école officiellement fermée, réellement jamais fermée, entre deux municipalités, entre deux politiques, entre deux égos... Les enfants accueillis le sont bien, parce que nous ne pouvons et ne voulons pas faire autrement.
      Oui, il y a sûrement du stress. Nous avons réussi, non sans mal, à trouver un médecin qui l'a examiné. Sans rien trouver de probant. Il doit subir une prise de sang...

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  5. Les problèmes respiratoires ne seraient-ils pas en lien avec Parcoursup ?
    J'imagine que c'est difficile, la voie qu'il a choisie est tellement restrictive !
    Ici, tout était sur liste d'attente et ce matin, deux propositions intéressantes sont arrivées, il faut maintenant faire un choix…

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    1. Tu as sans doute raison, pour une partie.
      Maintenant ils (Victor et Emma) vont devoir être patient et prendre une décision est prématuré (à part qu'ils vivront ensemble).

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