samedi 23 janvier 2016

A l'atelier.

"Pour la consigne de la semaine, j''ai choisi cette photo que Madeleinedeproust (sur blogallet Madeleinedeproust porte un autre pseudo et j'espère qu'elle ne m'en voudra pas de publier ici sa photo)
Consigne: Inspirez-vous de cette photo pour écrire un texte qui prendra la forme de votre choix et dont l'incipit sera: J'ai mis l'eau à chauffer (vous pouvez conjuguer la phrase)"
J'ai mis l'eau à chauffer et j'ai commencé à éplucher les pommes de terre.
Tout en surveillant du coin de l’œil l'activité du quai. J'espère que cela va fonctionner! Après ces mois de galère et tous ses efforts, j'ai hâte de tourner la page!
Mes pommes de terres épluchées, lavées, place aux quelques carottes.
Quand ils sont arrivés il y a deux ans on se serrait presque réjouis. Cette maison de nouveau occupée... C'était juste dommage que ce soit des "vieux". Pas de petits, pas de jeunes...
Mon eau salée j'y dépose les légumes et je sort les œufs du cellier.
Dès le lendemain de leur arrivée nous avons regretté que les volets soient de nouveau ouverts, claqués sur la façade, chaque matin. Leurs premiers échanges ont été des reproches, des remarques désagréables, sur nos poubelles, sur nos chats, sur nos véhicules, sur...
Je mets les œufs à cuire, et la morue aussi.
Depuis qu'ils sont arrivés pas un mot n'a été gentil, positif, même le temps ne convenait pas, trop chaud, trop lourd, trop orageux.
Oh! Il se passe quelque chose! Les volets ont claqué, accompagnés de cris, plus virulents encore que d'habitude!
Je prépare mon mortier, l'essuie soigneusement, c'est maman qui me l'a donné il y a si longtemps...
La harpie fait savoir au quartier qu'elle n'est pas contente, elle hurle. Comment peut-on vivre comme ça? Nous avons suffisamment supporté...
J'épluche mes gousses d'ail, les dégerme.
Avec les voisines, très vite, nous nous sommes réunies, conseil de guerre, et nous avons cherché le moyen de les faire disparaitre.
Oh! Il se passe quelque chose! Un jeune vient d'arriver. Qui ce fait copieusement honnir, il serait en retard... Le pauvret, il ne sait pas dans quelle galère il s'est embarqué! Je ne sais pas si la paye que ces deux là vont lui donner sera suffisante pour faire passer les insultes, les cris.
J'écrase soigneusement mon ail et cela embaume.
Nous avons essayé de faire ami ami avec ces nouveaux voisins et ce fût un échec cuisant! Nous sommes trop pecnots, trop bizarres avec nos passions, la lecture, ou la poterie, ou le tricot... Nos amants, nos amantes, nos amis, tous des soixante-huitards attardés! Des vieux hippies rassis, même les plus jeunes d'entre nous nés après les années 70...
Pourvu qu'il tienne! Qu'il ne les laisse pas là avec armes et bagages!
Ce départ est le fruit d'une longue collaboration. La somme a été réunie en organisant des vides greniers (la harpie, a même acheté quelques babioles, hi, hi, hi!), des lotos, un grand bal même! Toute cette activité les a encore plus agacés, s'ils savaient!!!
Je transfère l'ail dans mon cul de poule, j'ajoute le jaune d’œuf. J’éteins le feu sous les légumes, sous les œufs, sous la morue.
Ah ce que notre cuisine a pu les faire piailler! L'odeur de poisson, des grillades, intolérable, disaient ils!! Ce prochain été sans eux va être enfin tranquille...
Les cris semblent baisser d'intensité. Le jeune passe un ballot sur l'épaule!!! Ouf! Il tient!
Nous nous sommes renseignées, le propriétaire de la maison qu'ils occupent n'a qu'un désir lui aussi, qu'ils déblayent les lieux Ils ne payent pas leur loyer. Mais nous n'avons pas attendu que la justice ne s'en inquiète. Nous avons agit!
Tout doucement je verse l'huile d'olive. Et je commence à monter ma mayonnaise.
L'une d'entre nous, plus hardie, plus courageuse, c'est dévouée, est allée se faire offrir un café, mauvais, lyophilisé, chez eux pour savoir ce qui pourrait les attirer ailleurs. En est ressortie blême mais avec la certitude que c'est à Paris que, tous comptes fait, ils souhaitaient retourner.
Parfait! Il est tout à fait réussi. Je place mon aïoli au frais et je commence à dresser la table. C'est un pari audacieux m'ont dit les voisines, de préparer ce repas de victoire avant d'être sur qu'ils soient bien partis.
Mais le jeune fait des allers retours, j'ai de plus en plus confiance.
Ils ne peuvent que profiter de l'aubaine! Gagner comme ça, un billet de train, aller simple, pour Paris. Surtout quand qu'ils n'ont pas joué! A part aux cons avec nous.
Je prépare ma table.
Nous leur avons même trouvé un logement. Pauvres nouveaux voisins... Ils devront s'en accommoder, ou s'arranger pour les faire disparaitre...
Oula!!! Les voilà! Chargés de sacs, qui suivent le jeune. Je sors leur dire adieu, mes voisines les suivent en procession. Toutes ont le sourire jusqu'aux oreilles.
A table!

8 commentaires:

  1. madeleinedeproust23/01/2016 13:28

    Pas de souci pour la photo!

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  2. Oulala, des voisins pareils, j'espère que ce n'est pas autobiographique !

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  3. Ouf ! j'ai eu peur que ce soit vraiment tes voisins ! ;) j'aime bien cette alternance entre les deux histoires, la cuisine et ce qui se passe à l’extérieur ...

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    1. C'est de la fiction, heureusement!
      Je crois que le texte sans la cuisine serait moins "vivant".

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