1er boulot.

Ou bien, première idée de "carrière"... 

Vous vous souvenez tous de cette question quand vous étiez enfant/ado:

"Et toi, qu'est que tu veux faire plus tard?" Cette question étant généralement posée par un oncle ou une tante de passage ou un visiteur de l'âge des parents et généralement je pensais illico: "Mais de quoi, il se mêle celui là!!" Sans doute parce que pendant longtemps je ne savais pas ce que j'avais envie de faire plus tard, tout juste si je pouvais envisager un plus tard... Quand j'étais enfant puis ado j'étais dans le présent. Le seul truc que je trouvais à dire c'est: "Instit"...

Et le présent vécu au jour le jour a fini par m'amener au lycée où il faut commencer à faire un choix...

Et comme je suis pragmatique j'ai examiné mes "bases", j'ai soupesé mes désidératas... Je me suis demandée ce que j'aimais faire. Donc: élève peu scolaire mais arrivée en 1ére sans grandes difficultés malgré mon manque de travail, j'avais le goût des "choses" artistiques, je voulais du temps à consacrer à mon amoureux, je voulais des enfants, j'aimais lire, lire, lire, dessiner... Écrire.

Je me suis un temps interrogée sur la possibilité de postuler à l'école Boulle pour apprendre un métier d'art mais ma réflexion n'a pas dépassé le niveau... De la réflexion!

J'ai envisagé le métier de journaliste... Et je l'ai rejeté à cause du temps que je voulais consacrer aux miens parce que tant qu'à devenir journaliste ce n'était pas pour me consacrer aux chats écrasés où à la mode, je me voyais grand reporter. Et puis je voulais commencer vite dans la vie active, les longues études me hérissaient. Je me suis alors souvenue de mon "1er choix": instit. Et, zut, flute, la règle de recrutement venait de changer! Pour cela il me fallait quand même aller à la fac pour obtenir un DEUG. Je suis allée en fac... Et je n'ai pas aimé, pas du tout... Alors que mes mercredis au centre de loisirs avec les petits de maternelle, mes petites vacances comme animatrice étaient si riches...

Cela m'a confortée dans mon choix. J'aimais, moi, la timide, travailler avec des enfants... Je pouvais utiliser ma créativité à leur service...

Alors quand, au bout d'un an et demi de fac totalement inutiles à piétiner dans mes "études" de géographie, à trépigner de commencer "la vraie vie", quand mon père m'a appelé du Nord  pour me signaler que là bas il recrutaient des instits avec seulement le bac, des "suppléantes éventuelles" j'ai sauté sur l'occasion!

Et si, ponctuellement, les jours de fatigue, les jours de "signalement enfant en danger", les jours de réformes aberrantes (à chaque changement de gouvernement, quasi), les jours où un élève propose de planter les choux avec la tête, je me demande pourquoi j'ai choisi ce métier épuisant, je suis globalement contente de l'avoir fait. Ce métier me convient, il me pousse à sans cesse chercher de nouvelles solutions, il est riche de relations humaines, je peux y être moi...

Oui... Même si parfois je dois puiser dans mes réserves comme dans les jours à venir: Pourquoi faut-il que notre inspectrice choisisse de m'inspecter maintenant (dans deux semaines) alors que je suis si fatiguée?