"Il n'est même pas 30!"

6h30.

En sachant que le bus quitte le bourg à 6h50, que le sac de sport n'est pas prêt, que le manteau est sale, et n'a pas été mis à laver, qu'il doit se laver les dents, entre les bagues, sous le fil, qu'il ne m'a pas, comme demandé hier soir, laissé son carnet d'absence pour que je puisse le remplir...

Comment croyez vous qu'il faille que je réagisse quand, à travers la porte, il me répond:

"Il n'est même pas 30!"

A sa décharge, il a pris le bus. A l'heure. Les dents lavées, les affaires de sport fourrées dans son sac de cours, le carnet d'absence non rempli ("Laisse tomber, ça ne sert à rien") et sans manteau.

Mission accomplie.

Pas comme hier...

Hier matin où il était 30 quand je me suis réveillée.

6h30.

Au lieu de 5h30.

Lundi je me suis couchée tellement fatiguée que j'ai oublié de mettre le réveil. Le nombre de fois où cela m'est arrivé depuis que je travaille est à compter sur les doigts d'une main. Et quand d'aventure cela arrive je me réveille toujours avant l'heure à laquelle il aurait du sonner. 

Cela a été le cas mardi matin: je me suis réveillée à 4h30. 

Et j'ai du me rendormir.

6h30...

Gilles faisait grève (c'est son tour), ouf! Sinon il aurait eu heure dans la vue.

Victor... Le covoitureur passe à 6h20. Rapé. Je suis bonne pour un aller retour à la gare TGV (heureusement que te train ne part qu'à 7h16).

Clovis. Comme d'hab.

Suzanne est prête plus vite que moi.

Moi qui n'ai, quelle horreur, qu'un quart d'heure pour me préparer. Déjeuner au lance pierre, sortir tout le monde du lit, m'habiller, sortir tout le monde du lit, préparer ma gamelle (laisse tomber, j'achèterai un truc à la boulangerie. D’ailleurs il faut que je donne trois sous à Victor pour qu'il faire de même), et...

Nous sommes tous prêts, j'ai un gros coup de chaud, en train d'enfiler nos manteaux, quand... SMS de REMI (le transporteur): le car est en panne, pas de service.

Pas de service.

Voilà, voilà...

Mes nuits sont de plus en plus courtes. Je me réveille, souvent. Je me rendors, rarement.

J'admire Gilles qui s'endort sur le canapé et que rien ne peut réveiller, ni la télé qui braille parfois, ni un visiteur de passage, ni le chat qui lui saute sur le ventre.

J'admire la bonne conscience de Clovis qui, en retard, ne stresse pas.

Mes nuits...

La méthode, "je me lève, fais un tour dans la maison, me recouche et me rendors", ne fonctionne de plus en plus rarement. Alors je me lève. Et je creuse ma fatigue.

(Les deux premières photos ont été prises lundi, réveillée à 3h, levée à 4h30 j'ai eu le temps de prendre des photos de l'aube. La troisième est de mardi, une fois à la gare après un trajet dans le brouillard (pas au figuré), j'aurais pu prendre la même aujourd'hui, avec un brouillard encore plus dense. La dernière est le travail de Victor trouvé sur la table de la cuisine quand je me suis levée à 4h40, de guerre lasse.)