mardi 6 février 2024

En décalage.

A part la photo d'hier matin, quand je suis garée à coté de l'école où je travaille (à un moment "mon école" est devenue "l'école où je travaille"), 6h30, je n'ai, puisque je vous ai tout livré dimanche, que des photos, prises au portable, de mercredi dernier. Et les trois de jeudi...

Il parait que les jours s'allongent...
Moi je les trouve longs, en effet.
Pas le week-end, même si dimanche nous n'avons pas fait grand chose. 
A part rendre visite à Jérôme que nous n'avions pas vu depuis des semaines.
Victor, Emma et Apolline ont mangé à la maison samedi midi (quand Suzanne et moi étions en région parisienne), Simon, Cynthia et Bastien sont passés en fin d'après midi dimanche.
(Les deux lardons/larrons heureux de partager jeux et rires).
Mais... lundi, hier, les élèves de l'ULIS (là aussi, de "mes élèves" je suis passée à...) étaient atones, toussant, mouchant.
Ou excités, à fond les ballons, incalmables (si je veux j'invente des mots, d'abord!).
Lessivée, décalquée, décalée, j'ai renoncé (et je n'ai pas été la seule, faute de participants, la réunion a été annulée) au club photo.
Bien dedans, lui, Clovis commence sa seconde semaine à l'usine.
Il rentre couvert de gras et de ciment, mais plutôt content.
Ça bouge, c'est varié (il graisse des moules, les remplis de béton, les cuit, les démoule...).
Ses collègues sont sympas.
En deux huit, il est parti à 4h30 ce matin (heures sup. Il est ravi, ça fait des sous).
La maison se vide et se remplit désormais tout au long de la journée...
En face d'Arthur, toujours sur son chantier, de Clovis à l'usine, de Coline qui commence aujourd'hui un remplacement d'AED dans un collège, il y a Gilles qui va demander une retraite à mi temps (le plus tôt possible)... Et puis moi qui y pense. Qui y réfléchis. Qui fait des plans...
Je suis, en quelques années, passée de 150% éducation nationale à... 40%, je crois.
Je râle, je proteste, je rue dans les brancards, encore. Je manifeste, je pétitionne (fermetures de classes en cascade dans notre coin en cours de désertification de  services public), je suis dedans.
Mais je me sens de plus en plus à coté, aussi.
Dinosaure d'un temps où les enseignants partaient en stage, étaient remplacés quand ils partaient en formation, quand ils étaient malades, avaient la confiance de leur hiérarchie (que l'on connaissait, rencontrait) des parents, de la société. De leur ministre.
"Des salaires de sénateurs pour tous les professeurs!"
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est les lycéens...
Cela redonne, un peu, de baume au cœur et d'espoir en l'avenir de les voir là.
(Même si moi, ça se trouve, dans quelques mois, je ne le serai plus, professeur)

2 commentaires:

  1. Je crois qu'on se prépare un gros coup de sang avant la fin de l'année, partout on ferme des classes, c'est fou cette année ! Ils n'ont pas osé les fermer après le covid mais là ils s'en donnent à cœur joie ! je crois que ça va craquer, ce n'est pas possible qu'on tienne comme cela encore longtemps ! C'est trop ! plus aucun prof n'est content d'aller travailler, de toute ma carrière je n'ai jamais vu ça, une telle débandade, des démissions en pagaille, des jeunes profs qui se disent tout de suite qu'ils ne pourront jamais faire ce métier toute leur vie. Oui, moi aussi j'ai évoluée. Je dis l'école, mes élèves avant je disais mon école et mes enfants, oui, je disais mes enfants !!!! ;) je n'aspire plus qu'à une chose la retraite !!!! je vais régulièrement sur ensap pour faire des simulations ! pfff !

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