lundi 26 février 2018

Le mot en couleur, février.

Rêve d'ocre...
Le quotidien est dévorant... Parfois. 
Il mobilise les mains, il mobilise la tête. Et le cœur. 
Une sorte de rêve qui me saisis. Aussi.
Je ne me rêve pas en chanteuse, je ne chante que, parfois, seule dans ma voiture, comme une évasion furtive. 
Je ne me rêve pas en danseuse. Quelle horreur! Mon corps est solide et fidèle mais rarement mon ami... Il est fonctionnel mais la grâce du mouvement il ne possède pas... De mes 5 sens celui du toucher est le plus atrophié.
Ou alors... Le toucher de la matière... Le mouvement comme une hypnose. Poncer un parquet, peindre un mur, vernir une surface, éplucher, émincer, cuisiner. Pour que l'esprit lâche prise. Ou tourne autrement. En d'autres temps je tricotais, des mailles et des idées. Ces dernières années ce sont des espaces habitables avec Gilles, des bons petits plats pour tous que je tricote.
Et ma créativité se met au service des miens, des mots pour leurs maux... Et des idées, et des kilomètres, et des papiers...
Le quotidien est dévorant... Parfois. 
Il mobilise les mains, il mobilise la tête. Et le cœur. 
Alors parfois aussi, souvent en fait, l'appareil photo, là à portée, je vole de la couleur, et des formes, et de la lumière... La créativité dans le cadrage. Oui.
Cadrage quotidien et hors de lui... Je m'attache aux moments vécus et m'en détache.
Je suis parfois, comme là, proche et loin... Dans le concret et le rêve.
Et je rêve de réussir avec des mots, plaqués sur le clavier, tricotés du bout des doigts, de fixer comme dans mes photos, la couleur, la forme, la lumière des jours...
Écrire, pour moi, pour la beauté des mots, de leur arrangement, du cadrage choisi...
Le quotidien est dévorant... Parfois.
Il mobilise les mains, il mobilise la tête. Et le cœur.
Mais les mots, les sentiments de la vie quotidienne ne sont pas miens. Qu'au passage seulement. Les mots ne sont pas que caresse, ils peignent aussi, le chagrin, la douleur, l’indécision, la culpabilité, la révolte... Le temps qui passe et abime, ou patine... Alors j'hésite. Je ne dis pas tout, je me censure.
Le quotidien est dévorant... Parfois. 
Il mobilise les mains, il mobilise la tête. Et le cœur. 
Et j'ai la chance de voler, un peu, de temps au temps, parenthèse dans le quotidien, pour écrire... Sans prétention, juste comme ça, pour moi. 
Juste pour moi mais aussi sur la toile pour faire, pour un instant, comme des ronds dans l'eau...
(texte publié en avril 2014 et toujours d'actualité)

4 commentaires:

  1. Tu as bien fait de le republier, j'ai eu plaisir à le lire même si on sent poindre une mélancolie des mots, des maux ...Merci !

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    1. De rien, je "travaille" en ce moment sur un projet qui inclus certains de mes textes.

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  2. Les mots en couleurs, ça me parle ! Les couleurs et douleurs de la vbie, les petits riens qui sont douceurs à offrir, à guérir.

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