Papa, maman, Nosmo (le chat), papi, mamie, Bastien... Elle commence, à n'en pas douter, une belle collection de rencontres.
De celles qui comptent à celles qui glissent et disparaissent dans le néant.
À son âge j'aurai pu/du dessiner papa, maman, Caroline (la tortue), Bénou. Peut-être Didier, le petit voisin (la première rencontre à l'extérieur du cercle familial). Puis il y a eu Babeth, Manou.
À l'école maternelle les rencontres sont floues, les camarades comme un flot mouvant d'êtres non identifiés (j'en ai fréquenté 3, des écoles maternelles), les maîtresses ne m'ont pas plus marquées...
Des écoles élémentaires j'ai le souvenir d'avoir rencontré des maîtresses (CP, une "demoiselle" qui me semblait si vieille, CE1, une dame diabétique qui mangeait des pommes), des maîtres (celui qui donnait des coups de règles, celui qui nous emmenait au ski, à l'affut du renard, celui avec qui j'ai découvert les mots écrits, la poésie). De mes condisciples me reste le prénom de Luc, celui de ma "copine" (qui me laissa choir le jour de mon anniversaire), m'échappe aujourd'hui.
En 6éme, alors que Thomas venait compléter la famille, j'ai fait la rencontre. Attirées comme des aimants, nous avons passé l'année collées, toujours quelque chose à se raconter, toujours un jeu, un rire à partager: Annaïg. Presque 50 ans après nous sommes toujours amies.
Nous avons été séparées dès l'année d'après (encore un déménagement) le reste du collège ne m'a apporté que de mauvaises rencontres et un ennui collant.
Mais le lycée a été placé sous le signe de Viton, cigarettes dans les escaliers extérieur, virées en mobylettes. Amitié non démentie depuis, là aussi.
C'est avec elle que je me suis retrouvée chez les scouts. C'est là que j'ai fait la rencontre de Gilles. Comme une évidence, une trajectoire claire.
La FAC? Quoi la FAC, qui surtout? Le blanc, le vide, la solitude.
Alors j'ai travaillé. Et j'ai commencé à faire des flots de rencontres, par vagues, à chaque rentrée, à chaque classe. De mes premières années je n'ai pas retenu un seul prénom de collègues. Celui de Noluen, une petite élève trop chou.
Mais rien qui ne puisse me préparer à ces rencontres coup de foudre avec Simon, avec Arthur, avec Victor, avec Clovis, avec Suzanne. Tomber en amour et aimer toujours. N'est ce pas Bastien, Apolline?
Apprendre ce qu'on ignore quand on ne l'a pas expérimenté: le cœur croit, grandit, nous fortifie...
Plus forte de cette certitude, aimer et être aimée, j'ai rencontré, et accueilli comme ami-e-s fidèles, présents, David, Valérie, Jérôme, Camille...
Je ne sais ce qui fait les vraies rencontres, celles qui comptent.
Mais je sais que je suis riche de mes amours, de mes amis (oui, je sais, je suis sentimentale).

"Une dame diabétique qui mangeait des pommes", j'adore l'incongruité de cette description qui colle vraiment bien avec ce qu'un enfant pourrait retenir d'une situation ! :DDD
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