mercredi 19 mars 2025

Le monde d'après.

C'est le "marronnier" de ces derniers jours.
Dans la presse, à la radio, sur les blogs, dans les conversations aussi.
L'anniversaire (!?), les 5 ans, du premier confinement.
Ok... 
Souvenirs (deux mois et demi d'article narrant l'affaire du point de vue de ma lorgnette): 
Pour moi énormément de travail. Le lâchage complet de la hiérarchie, l'incroyable amateurisme (et énorme foutage de gueule/mépris du "petit personnel") des dirigeants, le démerdenciel (merci aux collègues!) et la maltraitance de tous, élèves et enseignants.
À la maison, après quelques jours de "flottement", de tracas, tous ont profité de cette parenthèse quasi enchantée (beau temps et temps libre, dans une grande maison et un grand jardin).
Pendant que certains nous déclaraient "en guerre" contre un ennemi invisible (mais mortel) on touchait du doigt les limites de notre société. 
Les hôpitaux exsangues et incapables, sauf à user ses derniers soignants, d'encaisser la vague. 

L'école impréparée (c'est toujours le cas 5 ans après). 
Les fournitures nécessaires inexistantes.
Tout ayant été sacrifié sur l'autel de la rentabilité.
Et l'on s'est pris à rêver...à un monde d'après.
Un monde solidaire.
Mouarf (rire jaune)!
Le monde d'après à pris le virage de "tout pour ma gueule" ("América first", communautarisme, rejet de l'autre différent, polarisation...), la finance et les profits comme unique objectif. Maintenant, le plus possible. Et si ce monde sombre il y aura bien une autre planète pour accueillir les plus aisés (de toute façon le monde s'est ici et maintenant, après... C'est un autre monde, il faut profiter maintenant!).
Le monde d'après: le repli sur soi, sur les siens.
Interviewe des qui sont partis, qui ont changé de vie: profiter (du soleil, de la mer, de la piscine...). 
Oh! Combien je les comprends!!! 
Mais... Pendant que l'on se soucie des siens, et uniquement des siens, les riches s'enrichissent de manière exponentielle, les hôpitaux sombrent au profit des cliniques privées, tout comme les écoles. Le terme "Service public" est devenu un gros mot, et, dans la société, le terme "wokisme" (Courant de pensée d'origine américaine qui dénonce les injustices et discriminations subies par les minorités ; mouvement, pensée woke.) est apparu et il est utilisé comme une insulte (!!!).
Les restes d'une société de partage, de solidarité, d'ouverture... 
Disparaissent au profit (j'aime les mots, mais celui là me débecte!) des assurances, privées, des retraites, privées, des propriétés, privées. Et tant pis si d'autres, de par leur origine, leur naissance, leur lieu et les aléas de leur vie, n'en auront pas les moyens...

Le monde d'après est un monde où les riches règnent sans complexes, seuls détenteurs de la vérité. Un monde où les petits rapetissent et deviennent de plus en plus inaudibles (si un jour on les a écouté).

8 commentaires:

  1. Comme tu le dis, y a tant à dire. De mon côté et comme beaucoup d'autres, j'ai changé de voie. Bye bye le boulot qui me mangeait le cerveau.

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    1. Pour moi cela a été la démonstration, s'il le fallait encore, que l'éducation nationale était maltraitante, mauvaise, pour son personnel et les élèves dont il a la charge.

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  2. J'ai une vue aussi cynique (et réaliste) que toi, hélas. Je dois te poser une question, parce que je n'y connais rien en discussions politiques de la France. Tu parles du "workisme" pour décrire le service public de façon négative, et ensuite tu dis que ça vient du mouvement "woke" américain. Est-ce que c'est wokisme ou workisme? Parce que workisme viendrait plutôt du mot work (travail). Je suis sincèrement intéressée, parce que j'adore la linguistique et j'adore les mots "anglais" inventés par les Français :)

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    1. C'est une erreur, que j'ai corrigé. Wokisme. Pas seulement pour les services publics. Se préoccuper des plus faibles, travailler à gommer les inégalités, semble être la pire des perversion pour ceux qui ne travaillent que pour eux.

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  3. Suite de ma question: quel que soit le mot, est-ce que tu pourrais m'expliquer pourquoi il est maintenant utilisé pour décrire le service public de façon négative? Ici, il est utilisé pour décrire les gens qui dénoncent les inégalités sociales, racistes, etc. Donc j'ai du mal à voir ce que ça peut avoir à faire avec le service public. (Désolée, je suis juste extrêmement curieuse et intéressée :) )

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    1. C'est un terme utilisé pour désigner, de façon négative, toute personne qui se préoccupe des plus démunis. C'est que qu'essaient de faire les agents du service public (ce qu'il en reste). Et c'est contre eux, les derniers "accessibles", que se retourne la frustration et la colère de ceux qui sont abandonnés.

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    2. Merci beaucoup pour tes explications très intéressantes. Ici ce n'est pas tout à fait la même chose, les gens qui sont "woke" sont souvent des profs universitaires qui font des études sur les inégalités sociales sans nécessairement agir pour changer les choses, ou bien c'est Monsieur et Madame Toutlemonde qui se rend compte de ses privilèges et essaye de vivre de façon plus "juste" par rapport aux gens qui subissent le racisme, sexisme, etc.

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    3. Oui, c'est ça. Mais c'est, pour une part de la population, devenu une injure. Essayer d'être plus juste serait "dangereux" pour soi, et les siens...

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