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vendredi 8 mai 2020

Des fleurs et de la douceur en rentrant à la maison.

Ces derniers jours j'ai refusé de faire ce qui ne m'était pas encore demandé. Pas de consigne alors, pas de consigne. Et quand les consignes et le tableau à remplir (effectifs prévisionnel et, il est grand temps de s'en inquiéter, n'est pas? personnel capable de reprendre le chemin de l'école) sont arrivés, le 7 à 10 h 23 à rendre pour le 7 à midi au plus tard. Et bien... J'ai dit stop! Et j'ai rempli, grillant du temps d'enseignement à mes élèves (putain de sens du devoir!). Où est le temps pour le faire? 
Je suis en classe virtuelle. Mon temps de direction n'a pas, loin de là, augmenté. Je n'ai reçu aucun soutien pour "porter" la continuité pédagogique, je n'ai jamais (je dit bien jamais, pas de réponses aux mails au point que j'ai pensé avoir un problème avec ma boite mail, lors de la seule visio depuis le début du confinement avec l'inspectrice j'ai vainement levé la main pendant une heure) eu de réponse à mes questions, à celles de mes collègues que je transmettais, des parents qui se tracassaient. Puis nous avons reçu hier, le 7 à 11 heures la trame du "projet d'ouverture des écoles" (annoncée, cela déteint cette façon de mettre la charrue avant les bœufs, de crier "A table" avant d'avoir fait les courses, lundi soir). A conjuguer avec le protocole sanitaire. A rendre pour... le 7. Jour de classe. Alors que les collègues, confinées, ne peuvent venir à l'école pour participer à l’élaboration de cette usine à gaz. Alors qu'il faut le faire en collaboration avec le maire (celui de notre petite commune est accessible, ça tombe bien). 
Quel employeur digne de ce nom peut se permettre de pressurer ainsi son personnel? Combien de crises de larmes, de crises de nerfs, de crises de conscience (de prises de conscience?) cette reprise de l'école dont se vante Blanquer aura t-elle provoqué? Mes élèves ne m'ont pas "vue" hier. Je n'ai pas eu le temps (pas eu le temps!!!) de corriger leurs exercices, pas eu le temps de les encourager, de les féliciter. Hier je n'ai pas été enseignante, j'ai à peine été directrice. Je me suis mis la rate au court bouillon, avec ma jeune collègue directrice de l'école voisine, pour faire au mieux avec le bouzin indigeste et qui fabrique une non école. Et comme j'ai une conscience professionnelle je sais que rien de ce que j'ai fait hier n'était en rapport avec mon métier. Et... J'ai mal pour ma jeune collègue, toute nouvelle directrice. Moi, il ne me reste que quelques années, presque à compter sur les doigts d'une main, mais... Quelle éducation nationale avons nous laissé faire?
A part ça Gilles est allé au travail. Le conseil départemental n'avait pas prévenu l'administration du collège que le personnel revenait (ok, c'est déréglé à tous les étages).
En rentrant j'ai trouvé la maison vide, ils étaient en balade. 
Mais elle sentait si bon...
Victor, assisté d'Emma, pour la cuisine, et de Gilles, pour la cueillette, avait préparé des beignets de fleurs d'acacias.
Voilà! C'est le week-end (et vous n'imaginez pas comme cela me soulage!).

16 commentaires:

  1. Profite de ce week-end ! Je suis certaine que tu fais au mieux dans cette situation trop bizarre... bon courage ! Bises

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  2. Profites bien des tiens ce weekend !

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  3. Repos plus que bien mérité !

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  4. Profite bien de ce long week-end avec les tiens !
    Isabelle

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  5. J'avoue que j'ai du mal à comprendre ce protocole : à lire les nombreuses études faites dans les pays où les écoles n'ont pas fermé, les enfants de moins de 10 ans ne sont ni contaminés, ni contaminants, de plus ils ont des parents relativement jeunes, ce qui en fait une population à très peu de risques. De sorte que la réouverture des écoles primaires est logique. Mais sans toutes ces précautions, qui ne sont nécessaires que pour des entreprises ou collectivités d'adultes. Que l'on limite les croisements entre classes, que l'on se lave plus souvent les mains, OK, mais pour le reste, laissons les enfants être des enfants ! Et surtout, que l'on clame haut et fort que ce sont les parents qui doivent prendre des précautions: laver et changer leurs enfants aussitôt la sortie de l'école (très efficace), ne pas multiplier les contacts entre familles, avec leurs amis ou parents plus âgés… mais là, bizarrement, aucun message en ce sens.
    Bon courage à toi pour toute la pression supplémentaire que tu vas subir ! Je pense que tes élèves sont très pressés de te retrouver.
    Tu me fais envie avec tes beignets d'acacia, l'an dernier, je m'était promis d'essayer mais c'était trop tard ! Cette année, les acacias sont inaccessibles (sauf ceux du bord de la grande route, j'évite donc…)
    Ce sera pour l'année prochaine.

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    1. J'ai "fait la classe" à mes élèves à la maison vendredi 7. J'ai préparé la semaine à venir hier. Ce matin, une fois mes exercices effectués, je vais corriger leur expression écrite pour leur renvoyer annoté.
      Gilles, Victor et Emma sont allés cueillir les fleurs sur de jeunes acacias (le bois a été coupé il y a une dizaine d'année).

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  6. Miam, des beignets de fleurs d'acacia ! Mon école porte ce nom, il y a des acacias devant l'école et dans les cours, mais ils ont planté des acacias qui ne fleurissent pas ! pffff ! Et comme agdel, les acacias qui fleurissent sont hors de ma portée !
    Je n'ai pas hâte d'être à lundi...

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    1. Des acacias sans fleurs?!
      Lundi je retrouve mes collègues, c'est chouette. Après nous allons essayer de faire de notre mieux.

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    2. Et oui, des acacias sans fleur, ça existe ! :(
      Demain, je commence par passer par l'inspection pour récupérer les masques, ensuite l'école, réunions, décisions, on n'a toujours pas prévenu les parents...On ne pouvait déterminer une date d'ouverture...

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    3. C'est pour tout cela, pas d'anticipation, de la précipitation, qu'il était plus simple (plus raisonnable) de ne pas ouvrir tout de suite.

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