Ce mercredi première "vraie" sortie.
Si l'on peut dire ainsi...
Je suis allée, avec les gars, Simon, Arthur et Victor, au Mans. Enfin...
En banlieue. Dans un magasin de bricolage, où Simon a récupéré la faïence de sa salle de bain, dans un magasin de sport, où Arthur et moi avons acheté des chaussures pour courir.
Emma nous a rejoint. Nous sommes rentrés en deux vagues. Simon et moi (j'ai aimé partager ce moment "privilégié", à deux), les autres ensuite.
Puis, mercredi soir, ma collègue directrice de l'école maternelle est venue et nous avons travaillé à la future ouverture des écoles.
A tâtons, comme de mise ces derniers temps.
Nous sommes entre deux municipalités qui ne se causent pas.
Alors difficile de savoir de quels moyens nous disposerons...
Et puis, les "règles en vigueur" (chômage partiel, garde d'enfants...) actuellement vont changer au mois de juin. Sûrement. Cela changera la donne pour les parents. Donc pour nous.
Comment travailler à des plannings dans cette purée de pois?
Aucune anticipation n'est possible.
Jeudi ménage, repas, repos, linge et lecture.
Une petite "sortie" à deux, avec Gilles (oulala, ça faisait longtemps!) pour aller récupérer notre cagette de légumes.
On parle, un peu, de son boulot...
Cuisine entre parenthèses, ménage, désinfection, ménage, désinfection, ménage...
Vendredi j'ai pris la clef des champs, seule puisque personne n'a souhaité marcher.
Tranquillement, avant que la chaleur ne soit trop lourde, j'ai fait une boucle de 7 kilomètres entre les blés et les bois.
Ce fût comme une énorme respiration.
Avec seulement les chants des oiseaux pour remplir le silence.
Avec quelques rencontres discrètes.
En essayant de ne pas penser au boulot.
Ne
pas penser aux tracas de Victor, son avenir, pas de formation, son
rendez vous chez le médecin emporté de haute lutte dans notre désert
médical ("notre" toubib est en vacances. 15 jours par mois. Le plus
souvent quand nous en avons besoin).
Ne
pas me prendre la tête avec Clovis et les réponses qu'il doit, mais ne
veut pas, apporter pour le conseil de classe qui décidera de son année
de terminale (et je ne parle pas du bac de français...).
Ne pas réfléchir aux perspectives bouchées d'Arthur...
Arrêter de me
creuser la tête pour les repas qu'un ou l'autre critiquera de toute
façon.
Ok, repos et, pour Gilles, chasse aux poux rouges de poules qui
squattent la paille qu'il a retiré du poulailler et qu'il doit
bruler.
Pendant que Suzanne et Clovis "tombent" dans la piscine gonflable que Victor et Emma ont offert à la famille...
...le petit chat de Suzanne explore le jardin (celui de derrière).
Puis nous passons un bon moment quand Annaïg et Hervé qui font une halte à la maison et dans le jardin.
Et repartent avec des cerises.
Voilà, voilà...
J'ai réussi à profiter des moments, du beau temps, de...
Jusqu'à ce que la critique de trop, lors du repas: je ne serais "jamais contente" (après le "tu es trop gentille", "Tu en fais trop", ou "pas assez" (du riz, des pâtes, des pommes de terre)", "C'est trop" ou "pas assez cuit", a fait déborder le vase. Je suis partie me coucher en claquant les volets (il n'y a pas de porte à la cuisine).
Voilà, voilà...
C'est sorti. Là dessus j'ai dormi presque toute la nuit (réveil à 4h44, puis à 5h55).
J'ai pris une grande respiration et j'ai remis ma cape, ma carapace.
Rien de tout cela n'est grave.
Je ne laisserai plus ce genre de truc m'atteindre.
Voilà...