Sam'dit bien d'écrire: "enfant".

L'atelier de mercredi semble bien compromis faute de participantes... 

C'est les vacances. Et deux d’entre elles sont des mamans raisonnables qui partent avec leurs enfants sur les vacances scolaires. Une autre a repris le travail. Un de ceux qui prend le relais des écoles quand elles "n'occupent" pas les enfants des parents qui bossent. 

Donc... A voir.

En attendant je travaille (écrire n'a jamais été un travail pour moi en fait. J'emploie le verbe travailler dans le sens ouvrager. Vous voyez ce que je veux dire?) mon texte. Sur le thème de l'enfant. Des enfants. De nos enfants...

Et à part une nouvelle participante je suis celle qui est la plus âgée. Donc celle qui a les enfants les plus vieux. Des enfants qui ne sont plus des enfants... Et dès que nous sommes tombées d'accord sur le thème j'ai su que j'allais écrire sur mon bébé, mon premier (si j'écris sur les 5 en même temps j'en remplis un livre), devenu un adulte accompli. Surtout que, cela tombe bien, c'est son anniversaire dans quelques jours.

Qu'en dites vous, d'ailleurs, est-on jeune, encore, quand on a un enfant qui a 29 ans?

Simon...

Son arrivée a été une évidence. L'amour immédiat que nous lui avons porté, au premier regard qu'il a posé sur nous, aussi. 

Du récit de sa naissance il n'a retenu que le sang et la mort qui m'a frôlé, cela le met mal à l'aise, toujours, mais c'est cet amour foudroyant qui en a été la donnée essentielle.

Simon qui a fait de nous des parents.
C'était un petit calme, cool, câlin, collant aussi.

Un bébé qui regardait le monde avec des yeux ronds.

Un bébé qui marchait en tenant le bord de ma jupe, et partait à l'aventure en se glissant à travers la haie.

Un petit garçon qui admirait les tracteurs, qui adorait passer du temps dans la cabine de la moissonneuse.

Un garçon pour qui l'école a été une souffrance. La nounou ne m'avait rien dit de sa première journée de classe à pleurer. Ses difficultés, plus tard, avec l'écrit, mais quoi? Pourquoi? Ce professeur maltraitant et nos batailles, le mettre à l'abri. Nos apprentissages communs de la dyslexie.

Simon le battant. Qui a survécu au pire de l'apprentissage. Qui a, malgré l'abruti, appris. 

Simon le travailleur. Jamais abattu, toujours sur le rebond.

Simon et ses voyages, Simon et ses rêves de voyages. 

Simon le militant, le combatif, le solidaire...

Simon le pote. Fidèle en amitié. Il connait tout le monde. 

Simon et sa capacité incroyable d'évaluation. Il repère l'abruti, le margoulin, le sale type tout aussi bien que la chouette personne.

Simon et son sens de la famille chevillé au corps. Ainé présent, malgré l'absence (parti si vite de la maison!), ainé attentif, Simon solide. Solide malgré, à cause peut être, des chagrins successifs.

Simon l’amoureux, le compagnon...

Je suis la maman d'un enfant qui n'est plus un enfant.
Quand il se penche vers moi pour je faire la bise, quand je me pique à sa barbe drue, je sais que le temps a passé. Il est loin le temps où il se blottissait dans mes bras. Pourtant il reste et restera toujours mon petit. Mon petit est un homme. Je ne cesserai jamais de veiller sur lui, dans la mesure où c'est possible et, depuis qu'il en est capable, je sais qu'il fait de même. Il veille.

Je suis la maman d'un bel homme.

Un bel homme, physiquement (Nul d'entre vous ne peut le contester!), un bel homme, moralement.

Non, je ne puis plus être une jeune femme en ayant un enfant de 29 ans. Mais je suis une maman infiniment fière d'être celle de cet homme de 29 ans. Mon fils Simon.