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jeudi 28 décembre 2017

Repos!

C'est une injonction obligatoire ces derniers temps. 
Nombreux sont ceux et celles qui me disent "Tu as l'air fatiguée". 
Je ne suis pas la seule... Non. Quelques conversations, lors de ces deux jours de réunion de famille, ont porté sur le travail.
Sur son poids dans la balance par rapport à ce qu'il rapporte, en terme de rémunération, en terme de pouvoir d'achat (je n'aime vraiment pas cette détermination! C'est le pouvoir de vivre tout court. Sans folie, sans anicroches, sans luxe du genre sortie, resto, voyage, études...), en terme de charge mentale, de mépris aussi.
Mépris ressenti par ceux qui triment pour faire tourner leur petite entreprise plombée sous les charges, mépris de la hiérarchie pour la base et surtout mépris de nos dirigeants pour ceux, si nombreux, sans qui la société ne fonctionnerait pas (où arriveraient donc les "premiers de cordée" sans les sherpas?)...
D'année en année je le ressens de plus en plus dans mon travail, ce mépris.
Quand j'apprends par voie de presse les réformes (encore, encore, encore, j'ai vécu toute ma vie d'instit sous le "régime" des réformes) que notre ministre va mettre en place. Et de répondre aux parents qui posent des questions "Ne ne sais pas. Je n'ai eu aucune consigne, aucune communication officielle". Quand la note de service n°1, sensée donner la direction de la rentrée arrive le... 29 septembre. Quand un mail de demande de soutien n'a toujours pas de réponse (trop tard, je me suis démerdée seule) un mois après.
Quand Victor se fâche: "Mais tu ne vas tout de même pas aller à une réunion (sur la sécurité, autre énième casquette, responsabilité, sur la tête, sans supplément, bien entendu.) le 3 janvier si tu n'es pas payée en heures supplémentaires (pour rappel les heures sup, les primes, le 13 ème mois n'existent pas et mes 108 annuelles sensées servir aux réunions diverses et variées, partenaires, éducation nationale, parents sont grillées depuis mi décembre) ?"
Bref! J'en viens à cette discussion avec des collègues juste avant les vacances (Je ne sais pas comment nous en étions arrivés là). Je leur disais que quand j'avais "signé" pour entrer dans l'éducation nationale, en temps qu'instit, je signais pour une retraite à 55 ans. Et longtemps il y a eu aussi une prise en compte des enfants, un enfant un an de retraite gagnée (dans mon souvenir à partir du troisième).
Mouaip. J'aurais pu être à la retraite. Ou quasi (il y a quelques années je me suis posé la question très sérieusement mais les charges étaient beaucoup trop lourdes).
"Oh? " me répondent mes collègues, "Mais tu sais ce que tu ferais de ta retraite? Tu ne t'ennuierais pas?"
Gloussement...
M'ennuyer? Comment dire?
Écrire... Et lire. 
Reprendre, tranquillement les travaux de la maison, le bureau, la salle de bain...
Développer mon activité de bénévole à la médiathèque.
Et voyager. Aussi.
Du genre partir à pied, avec un âne pour porter le bât, et visiter la France. A moins qu'on le fasse avec une roulotte (Il serait peut être utile que je demande à Gilles s'il est partant...)?
Et aussi (surtout?) cultiver notre potager en permaculture, cultiver les relations avec copains, les amis, se cultiver...
Et militer!!! Activement. Donner du temps (celui que je n'ai pas en travaillant pour faire bouillir la marmite) pour lutter pour une autre société.
Une société qui replace la nature et l'humain au centre.
Oui, oui, je suis fatiguée. Mais pas abattue...
Et si un jour j'ai la chance de profiter d'une retraite je ne ferais pas que de me reposer!

12 commentaires:

  1. Oh que ce texte me parle ! Je me retrouve complètement dans tes mots, tes révoltes, tes espérances. Fonctionnaire moi aussi mais dans ce qui était une autre administration d'état, j'ai bien connu ces problèmes de reconnaissance du travail et de celui qui l'accomplissait! Bien connu aussi le mépris dont tu fais état. Je me suis souvent posé la question : Mais qu'avons nous fait pour mériter un tel chatiment ? Maintenant à la retraite, je te garantis que l'on ne s'ennuie pas ! Profiter de la vie qu'on nous a volée, profiter de ces riens qui n’intéressent pas ceux qui nous exploitent. Vivre, oui, vivre. Enfin. Faire attention à sa santé pour que le corps reprenne un peu de liberté. Et profiter avec ceux qu'on aime du temps qu'il nous reste.

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    1. A priori je ne pourrai partir à la retraite que dans 12 ans.

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  2. J'ai 68 ans, j'étais directrice d'une école de 8 classes pendant 30 ans,j'avais 3 enfants à la maison qui vivaient au rythme de mes réunions, je suis à la retraite et j'en suis parfaitement heureuse !!!!
    Tout mon entourage me prédisait une retraite ennuyeuse et je me régale chaque jour. Je prends le temps de faire ce que j'aime, avant c'était mon agenda qui commandait, maintenant , c'est moi ! Ce que je ne fais pas aujourd'hui, je le ferai demain... peut-être.
    Maintenant, je profite de la vie et de ceux que j'aime, je peux vraiment m'engager pour les causes qui me semblent justes , et enfin, je prends soin de mon corps que j'ai si souvent maltraité. Je te souhaite bon courage pour ce métier enthousiasmant mais tellement dévorant.

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    1. Quelques uns m'ont dit qu'au rythme où vont les choses il se pourrai bien qu'il n'y ait plus de retraite quand mon heure aura sonné...

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  3. Bon, tu prêches une convaincue qui pense exactement la même chose que toi. s'ennuyer à la retraite ???? Quelle drôle d'idée !!!! moi, je ne m'ennuie jamais quand je ne travaille pas et je sais que comme toi lorsque je ne travaillerai plus je pourrai faire plein d'autres choses que je n'ai pas le temps de faire maintenant. une chose est sûre, la première chose que je vais faire quand je serai à la retraite c'est aider les restos du cœur. Là, je ne m'en sens pas la force, je suis trop fatiguée, je suis d'ailleurs malade depuis la semaine dernière, je ne m'en sors pas... et j'en ai marre... Pour moi, je pense que la retraite sera dans 14 ans... moi aussi j'avais signé pour 55 ans, et j'aurai pu partir à 57,5 ans...

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  4. Partage des richesses ! Aller les filles, courage, tant qu'on pourra se battre, il y aura de l'espoir. A mon avis, il n'est pas possible qu'il n'y ai pas un sursaut des masses et un réveil des consciences. Il faut se raccrocher à ce qui peut donner de l'espoir et se rapprocher de ceux qui en porte encore un peu. Ensemble, avec eux dans un premier temps, on fera bouger les lignes. Pour le reste on verra en marchant (et il n'y a aucune connotation politique, parce que là c'est plutôt la marche à recul forcée ! )

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    1. J'ai confiance... Dans l'adversité les gens sont capables du meilleur.

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  5. Tu as raison, l'Histoire nous l'a souvent enseigné, même si il faut en passer par le pire, la force du sursaut collectif est considérable !

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    1. Voui... Dommage qu'on doivent passer par le pire.

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  6. Bonjour, je viens de chez Manou dans la forêt et je découvre ton blog, je suis à la retraite (quel vilain terme...) depuis presque deux ans j'ai été salarié du privé pendant un peu plus de quarante ans n'ayant aucun diplôme j'ai travaillé depuis l'âge de 17 ans ET je suis l'heureux époux d'une femme que j'aime qui comme toi à signé pour avoir sa retraite à 55 ans etc etc... Quoique que toute une vie dans l'éducation nationale elle s'est offert par le jeu de congés formation une année dans le privé (cap de fleuriste) histoire de voir ailleurs comment ça se passe, bref.
    La femme de ma vie à choisi de prendre sa retraite avec une année d'anticipation et juste en même temps que moi.
    Pas une seule journée nous nous sommes ennuyés, pas une seule journée. Bien au contraire les semaines nous paraissent bien courtes ! Que fait-on de notre temps "libre" : rien de particulier, sinon vivre tranquillement.
    Le montant d'une retraite d'un personnel de l'éducation nationale est royal comparativement à la décote du privé (je ne me plains aucunement, je précise simplement à titre d'information)
    Bon, ma femme avait mis en veilleuse un maximum de ces "réunions" de pure masturbation intellectuelle depuis un bout de temps, histoire de mettre de la distance avec le travail.
    Bref, à chacun son choix et que vive le temps libre, Amen.

    Bleck

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    1. Bienvenue Bleck!
      Oui, mettre de la distance. Bonne idée!

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