Sur Kaleïloplumes:
"Pour la consigne de la semaine, j''ai choisi cette photo que Madeleinedeproust (sur blogallet Madeleinedeproust porte un autre pseudo et j'espère qu'elle ne m'en voudra pas de publier ici sa photo).
Consigne:
Inspirez-vous de cette photo pour écrire un texte qui prendra la forme de votre choix et dont l'incipit sera:
J'ai mis l'eau à chauffer (vous pouvez conjuguer la phrase)"
J'ai mis l'eau à chauffer et j'ai commencé à éplucher les pommes de terre.
Tout
en surveillant du coin de l’œil l'activité du quai. J'espère que cela
va fonctionner! Après ces mois de galère et tous ses efforts, j'ai hâte
de tourner la page!
Mes pommes de terres épluchées, lavées, place aux quelques carottes.
Quand
ils sont arrivés il y a deux ans on se serrait presque réjouis. Cette
maison de nouveau occupée... C'était juste dommage que ce soit des
"vieux". Pas de petits, pas de jeunes...
Mon eau salée j'y dépose les légumes et je sort les œufs du cellier.
Dès
le lendemain de leur arrivée nous avons regretté que les volets soient
de nouveau ouverts, claqués sur la façade, chaque matin. Leurs premiers
échanges ont été des reproches, des remarques désagréables, sur nos
poubelles, sur nos chats, sur nos véhicules, sur...
Je mets les œufs à cuire, et la morue aussi.
Depuis
qu'ils sont arrivés pas un mot n'a été gentil, positif, même le temps
ne convenait pas, trop chaud, trop lourd, trop orageux.
Oh! Il se passe quelque chose! Les volets ont claqué, accompagnés de cris, plus virulents encore que d'habitude!
Je prépare mon mortier, l'essuie soigneusement, c'est maman qui me l'a donné il y a si longtemps...
La
harpie fait savoir au quartier qu'elle n'est pas contente, elle hurle.
Comment peut-on vivre comme ça? Nous avons suffisamment supporté...
J'épluche mes gousses d'ail, les dégerme.
Avec
les voisines, très vite, nous nous sommes réunies, conseil de guerre,
et nous avons cherché le moyen de les faire disparaitre.
Oh! Il se
passe quelque chose! Un jeune vient d'arriver. Qui ce fait copieusement
honnir, il serait en retard... Le pauvret, il ne sait pas dans quelle
galère il s'est embarqué! Je ne sais pas si la paye que ces deux là vont
lui donner sera suffisante pour faire passer les insultes, les cris.
J'écrase soigneusement mon ail et cela embaume.
Nous
avons essayé de faire ami ami avec ces nouveaux voisins et ce fût un
échec cuisant! Nous sommes trop pecnots, trop bizarres avec nos passions,
la lecture, ou la poterie, ou le tricot... Nos amants, nos amantes, nos
amis, tous des soixante-huitards attardés! Des vieux hippies rassis,
même les plus jeunes d'entre nous nés après les années 70...
Pourvu qu'il tienne! Qu'il ne les laisse pas là avec armes et bagages!
Ce
départ est le fruit d'une longue collaboration. La somme a été réunie
en organisant des vides greniers (la harpie, a même acheté quelques
babioles, hi, hi, hi!), des lotos, un grand bal même! Toute cette
activité les a encore plus agacés, s'ils savaient!!!
Je transfère
l'ail dans mon cul de poule, j'ajoute le jaune d’œuf. J’éteins le feu
sous les légumes, sous les œufs, sous la morue.
Ah ce que notre
cuisine a pu les faire piailler! L'odeur de poisson, des grillades,
intolérable, disaient ils!! Ce prochain été sans eux va être enfin
tranquille...
Les cris semblent baisser d'intensité. Le jeune passe un ballot sur l'épaule!!! Ouf! Il tient!
Nous
nous sommes renseignées, le propriétaire de la maison qu'ils occupent
n'a qu'un désir lui aussi, qu'ils déblayent les lieux Ils ne payent pas
leur loyer. Mais nous n'avons pas attendu que la justice ne s'en
inquiète. Nous avons agit!
Tout doucement je verse l'huile d'olive. Et je commence à monter ma mayonnaise.
L'une
d'entre nous, plus hardie, plus courageuse, c'est dévouée, est allée se
faire offrir un café, mauvais, lyophilisé, chez eux pour savoir ce qui
pourrait les attirer ailleurs. En est ressortie blême mais avec la
certitude que c'est à Paris que, tous comptes fait, ils souhaitaient
retourner.
Parfait! Il est tout à fait réussi. Je place mon aïoli au
frais et je commence à dresser la table. C'est un pari audacieux m'ont
dit les voisines, de préparer ce repas de victoire avant d'être sur
qu'ils soient bien partis.
Mais le jeune fait des allers retours, j'ai de plus en plus confiance.
Ils
ne peuvent que profiter de l'aubaine! Gagner comme ça, un billet de
train, aller simple, pour Paris. Surtout quand qu'ils n'ont pas joué! A
part aux cons avec nous.
Je prépare ma table.
Nous leur avons même
trouvé un logement. Pauvres nouveaux voisins... Ils devront s'en
accommoder, ou s'arranger pour les faire disparaitre...
Oula!!! Les
voilà! Chargés de sacs, qui suivent le jeune. Je sors leur dire adieu,
mes voisines les suivent en procession. Toutes ont le sourire jusqu'aux
oreilles.
A table!
Pas de souci pour la photo!
RépondreSupprimerMerci! ;-)
SupprimerOulala, des voisins pareils, j'espère que ce n'est pas autobiographique !
RépondreSupprimerNon, non! Et c'est ça qui est bien!!!
SupprimerAh oui, tant mieux !
Supprimer:-)
SupprimerOuf ! j'ai eu peur que ce soit vraiment tes voisins ! ;) j'aime bien cette alternance entre les deux histoires, la cuisine et ce qui se passe à l’extérieur ...
RépondreSupprimerC'est de la fiction, heureusement!
SupprimerJe crois que le texte sans la cuisine serait moins "vivant".