Le monde de la blogosphère, section mères de familles, en est tout agité ces derniers jours...
Cette épreuve, ce rite de passage, ce test de résistance, ce labyrinthe...
Et nombre d'entre nous se perdent. Se désespèrent. S'interrogent sur l'influence que ces décisions (seront-elles bonnes?) auront sur l'avenir de nos ados chéris.
L’orientation...
Et l'on est sommé très vite de se pencher sur la question, surtout pour les "hors normes", les incasables, les contrariants qui ne rentrent pas dans les cases du collège unique.
Pour nous dès la cinquième pour Simon dyslexique avec un PAI et une inscription à la maison du handicap sans conséquences positives, sans adaptation tangible de sa scolarité (pas une seule réunion sur ce sujet!!!). Le lycée agricole qui l'a accueilli jusqu'au brevet des collège l'a sauvé du naufrage. Plus de concret, plus de respect.
Victor a lui aussi été libéré de l'angoisse du collège dans ce petit lycée quasi familial.
Mais ce n'est pas la panacée...
Clovis n'a aucun désir d'aller chez les "bourrins" (l'expression n'est pas de lui, pas de nous, elle flotte au collège dès que l'on parle des lycées agricoles, des lycées pros)...
Et puis nos trois ainés ne souhaitant pas faire de longues études, n'en ayant pas montré les dispositions nécessaires, goût pour les devoirs, celui de l'apprentissage régulier des leçons... S'ennuyant à l'école... (Ils sont... Créatifs, pas scolaires, c'est un fait. Une question de gènes, d'éducation? Une pierre dans mon jardin de mère...)...
Ils se sont orientés, nous les avons suivis, soutenus vers l'apprentissage. 3 essais. 3 échecs! L'on ne nous y reprendra plus!!!
Enfin pour être honnêtes, l'apprentissage commencé par Arthur, en charpente, a été un échec parce qu'Arthur traversait une période délicate, douloureuse, après une série rapide et brutale de deuils. Il ne pouvait être sur tous les fronts.
Simon, a lutté, pour surnager, pour être un jour paysagiste. Envers et contre ce maître d'apprentissage qui n'avait retenu de la définition de maître que celle de l’esclavagiste. Et puis le duo maître/apprenti ne peut fonctionner qu'en partageant un minimum de valeurs communes... Rien ne transformera, pas même la pression journalière du patron l'un des nôtres en chasseur viandard (et alcoolique), en raciste, en misogyne, en homophobe... La base d'honnêteté sur laquelle se sont construit nos enfants ne cède pas devant la filouterie, le mensonge. Victor était apprenti maraîcher, pas apprenti marchand de légumes.
Et puis il y a ce hiatus... Il y a du travail (comment se projeter à 13/14 ans dans une éventuelle "carrière"?) dans l'aide à la personne, dans l'hôtellerie... A l'usine, à conduire des machines... A devenir soi même des machines? C'est ça ce que l'on nous propose? Travailler, sans plaisir, sans passion...
Travailler dur en rentrant 43 heures dans 35, sans heures sup, avec sur le dos un p'tit chef (avec toute l'ampleur de son peu de compétence) et un patron qui pense avec son bénéfice, avec son déficit et manage au hurlement et à l'insulte. Comme Simon qui jette l'éponge ces jours ci. Terminé le chef de rayon.
Et quand on se plante il faut tout reprendre du début... Exit la première seconde de Victor, avec 15 de moyenne, il devra un refaire une. Puisque ce n'est pas le même domaine. Puisque ce n'est pas la même structure, le même ministère... Les acquis? Qué z'acquis?
Et l'on attend les résultats de tests de "recrutement", pas de date, pas de critères, pour savoir s'il entre dans une école, 16 places pour +/- 70 candidatures... S'il y entre ou s'il reste sur la carreau. Il n'existe pas de formation pour devenir tatoueur...
Alors il faudra être créatif... Et teigneux, Arthur a lutté, avec mon aide (comment font les jeunes dont les parents ont renoncé, n'ont pas les moyens, n'ont pas la hargne?) pendant plus de 6 mois pour obtenir une formation diplômante à l'AFPA. Les formations pour adultes étant réservées aux salariés!!!!
Voilà, voilà... Parents, il est temps de sortir la boussole....A se souvenant qu'il y a 5 points cardinaux. 5!
Le nord, l'est, le sud, l'ouest et le jeune.
Le nord, l'est, le sud, l'ouest et la vie.
Le nord, l'est, le sud, l'ouest et...
C'est flippant...
RépondreSupprimerN'est ce pas?...
Supprimerah ça je connais avec mon fils....il a refait 4 fois sa 4ème....dans 3 écoles différentes....
RépondreSupprimerBon week-end, sous la pluie ici, il est où le printemps ?
Et il ne c'est pas désespéré?
Supprimersi , il a même tout abandonné ....puis la dernière école a été la bonne !!
SupprimerRassure moi! Il a bien fini par trouver sa voie?
Supprimer(Oups! il ne S'est pas!)
oui et maintenant il veut même faire des études supérieurs....en septembre, il va tenter une Haute Ecole en infographie
SupprimerBravo!!
SupprimerY'a quand même des trucs qui me font bondir! C'est quoi ce bahut où on ne fait même pas une réunion pour un PAI pour dyslexie?!!!
RépondreSupprimerNous, nous croulons sous les PAI, nous passons notre temps à aménager et y'a encore des bahuts qui ne font RIEN?!
Mais comment les profs de ces bahuts peuvent-ils se regarder dans une glace sans frémir?
Bon courage pour tes gamins, parce que c'est vrai que l'orientation est une immense jungle dans laquelle les gamins, et leurs familles, ne sont pas vraiment bien pilotés...
Cool, le Dino! On va dire qu'il y a prescription... Simon a 25 ans maintenant et malgré l'inertie inadmissible du collège, il a eu son brevet.
SupprimerPilotage d’orientation? N'est pas dans les tuyaux, c'est certain...
c'est pas évident du tout quand nos enfants "ne rentrent pas dans le moule" ça doit être d'autant plus rageant quand on travaille pour l'éducation nationale...
RépondreSupprimerje me pose déjà des questions pour la n°2 en 4ème et que je ne vois pas s'épanouir en lycée général, elle n'a aucune envie particulière pour l'avenir mais je ne peux pas lui reprocher ça à 13 ans... c'est si dur de trouver sa voie de nos jours :-(
Je crois que je ne suis jamais rentrée dans le moule non plus... Je suis légèrement plus souple... Et je suis têtue quand je veut quelque chose.
SupprimerA 13 ans... Clovis se verrait bien rester à la maison tout simplement.
Oh, que je bénis la super conseillère d'orientation du collège de mes grands, qui a su deviner, dans leurs goûts, leurs personnalités, quels métiers leur correspondraient et quels établissements seraient les meilleurs pour eux ! Que je suis soulagée aussi de voir qu'elle ne s'est pas trompée, car laisser son jeune partir en voie professionnelle, c'est aussi lui fermer d'autres portes… L'apprentissage n'a pas été notre choix, mes ados sont encore assez "scolaires", finalement… et puis les professeurs sont également des guides précieux dans le choix des entreprises de stage et savent quel élève pourra tenir tête à un patron un peu trop colérique (pas Marie, donc !)
RépondreSupprimerJ'ai ri en lisant le terme de "bourrins", car c'est ainsi que Marie qualifie la plupart des garçons de sa classe (leur prof les a surnommés "les sangliers")
Quant aux gamins dont les parents ne peuvent, ne veulent pas suivre (nous-même avons du mal dans le labyrinthe des nombreuses formations possibles), je me demande effectivement ce qu'ils deviennent, ce que vont devenir les 3 ou 4 zozos de la classe d'Aurore qui, en 5e, collectionnent déjà les conseils de discipline.
On croise les doigts pour Victor !
Tu es drôlement gâtée... La conseillère du collège est absente et non remplacée... Celles du CIO pleines de bonne volonté entre leurs ordis qui plantent, les murs lézardés et la complexité du système français. J'ai passé des heures à éplucher le site de ONISEP... Mais tout est intéressant est loin...
SupprimerArgh, j'imagine la galère, même si de mon côté j'ai été plutôt épargnée avec mes filles, du moins jusqu'au bac. Même quand elles ont un peu tâtonné pour trouver leur voie, ça n'a pas été aussi pénible.
RépondreSupprimerMais je me suis souvent posé pas mal de question. Laisser totalement libre de choisir, diriger, imposer ? Bon finalement on a pas mal laissé faire.
Et actuellement aucune n'a encore une formation complète.
Cara s'est arrêtée au stade du bachelor et le regrette maintenant. Mais se lancer dans un master avec une famille à nourrir et deux enfants en bas âge, ce n'est pour l'instant qu'un rêve lointain.
Camila y est presque ! Encore quelques mois pour l'obtention d'un master en linguistique et communication. Mais quant à savoir ce qu'elle va trouver comme job avec ça par la suite, c'est pour moi un mystère !
Et ma Linette, qui arrive tranquillement à la fin de son bachelor en logopédie, n'est pas du tout sûre de vouloir finir dans cette voie.
Donc bon, on n'est pas encore totalement sorti des ronces !!!
Non, comme tu le dis vous n'êtes pas encore totalement sortis des ronces...
Supprimerça me met en rage de voir des garçons aussi créatifs que les tiens en baver autant....
RépondreSupprimerPeut être n'avons nous pas encore tout exploré, tout essayé...
SupprimerPour l'instant, je suis épargnée. Et mes très petits filles veulent être fermière et vétérinaire... Assez simple. Et puis je me dis que ce sont des metiers qui perdureront. Ce dernier critère me semble important : quel choix pour quel contexte? Avec les crises et le climat qui varie... Évidemment, je peux penser ça car c'est encore loin l’orientation pour deux donzelles de 5 et 9 ans. En fin, j'espère.
RépondreSupprimerJe partageais ton questionnement avec une amie. Et on en venait au constat que dans les milieux favorisés, tout cela semblait aller de soit. Pourquoi? grâce au reseau? grâce au gout de l"effort inné? comment on fait pour transmettre ça à ces enfants? Pourquoi dans ces milieux, il est si facile de faire des longues études? sont-ils plus intelligents? ou savent ils transmettre des éléments qui ne font pas partie de notre éducation? qui nous échappent et qui feront la différence?
Allez, pour rigoler un peu, allons voir une vidéo d'une conférence gesticulée de la scop du pavé : https://www.youtube.com/watch?v=ACxRSSkYR_k
;-)!!!
SupprimerJe me demande si ce n'est pas une histoire de culture familiale... Gilles et moi avons choisi de privilégier notre vie familiale, personnelle, à notre "carrière". Les enfants ont une culture diverse et variée, sans hiérarchie culturelle et une ouverture d'esprit, une capacité de critique qui ne sont pas forcement transmises dans d'autres familles où l'on privilégie la réussite, professionnelle, la performance... Mon plus grand souhait pour l'avenir de mes enfants: qu'ils soient heureux.
j'avais écrit un message de 2000lignes au moins et là cette saloperie vient encore une fois de me le bouffer. C'était beau, intelligent, pertinent, mais ça tu ne le sauras jamais passeque là ça m'a enervée et je ne le retappe pas pour l'intant. Si je me calem, je reviens!!!!! je déconne...
RépondreSupprimerMa... Copine adorée!!!
SupprimerDifficile quand l'enfant ne correspond pas tip top au système ...Mon dernier a finalement trouvé sa place et son épanouissement chez les bousseux justement.. et en alternance... Enfin il est heureux et enfin il est valorisé!!!!
RépondreSupprimerLe lycée agricole a très bien fonctionné pour Simon et Victor. Ils considèrent les jeunes comme des adultes en devenir... Mais Clovis n'est pas motivé pour l'agricole.
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