Aujourd'hui le mot au hasard est plan...
Plan, plan, plan!!!
Alors voyons étudions cela sur tous les plans. Et le premier plan qui me vient à l'esprit c'est:...
Le plan de carrière! Hi, hi, hi, c't bonne blague!!! Comme de nombreuses petites filles, y compris Suzanne en ce moment, je voulais devenir maîtresse d'école. Et je le suis devenue.
30 ans après je le suis toujours et à moins d'un renversement inattendu de situation, gain faramineux au loto, apparition miraculeuse d'un poste non pourvu demandant de la polyvalence, de la patience, de l'organisation, une grande résistance physique et psychologique, un grand sens de la communication, une empathie bien développée couplée à un sens aigu du cloisonnement avec la vie privée, je le resterai jusqu'à ce jour lointain, et hypothétique, où je prendrai ma retraite, sourde et les nerfs en lambeaux. Parce que je n'encourage pas les jeunes a choisir ce métier, non, non! J'en ai même sans doute dégoutées quelques unes (ben, oui, peu de gars s'y risquent). En vrac:
- une fois nommé(e) professeur des écoles et bien, tu es professeur des écoles! A part devenir directreur/trice d'école (secrétaire, standardiste, gestionnaire de budget virtuel (c'est la mairie qui paye), gestionnaire de personnel par délégation, animateur d'équipe par délégation, responsable des relations publiques (en première ligne), responsable (de la sécurité, de hygiène, du bien être physique et psychologique, du fonctionnement), écopeur de flaques, décrocheur de nid de guêpes, afficheur, sourieur (faire risette est la base du bon fonctionnement)... Donc à part devenir directrice d'école point d'évolution de carrière possible! Sauf à préparer un diplôme en même temps que sa classe, sauf à renoncer à dormir, à renoncer à sa vie de famille, pour devenir maître formateur (encore et toujours maître, mais pour les maîtres), ou conseiller pédagogique (pour conseillers d'autres maîtres), ou inspecteur de l'éducation nationale (là c'est pour contrôler...)
- une fois que tu es professeur des écoles, l'école tu ne quittes plus. Et elle te quitte rarement.
- une fois que tu es professeur des écoles tu deviens, pour le commun des mortel, la feignasse toujours en vacances qui quitte l'école à 16h30 et a ses mercredis (Ah, non c'est fini). En plus t'as la sécurité de l'emploi, et un bon salaire (comment ça moins de 2000€ avec 30 ans d'ancienneté, un niveau BAC +5, aucune prime (même pas pour les crayons), aucun espoir de revalorisation pour cause d'austérité?)!
- une fois que tu es professeur des écoles tu te dois d'appliquer, si possible sans rechigner (les jours de grève, non rémunérés, sont comptabilisés à priori dans les budgets de l'éducation nationale, plus on fait grève moins nous coûtons) toutes les réformes ineptes/maladroites/incompréhensibles qui tombent ou même (c'est une nouveauté) qui vont tomber (nous avons 19 pages de recommandation pour l'école maternelle qui nous demandent d'appliquer des nouveaux programmes... Non parus!)... Nous sommes devenus les rois de avaleurs de couleuvres. Surtout quand, bêtement, naïfs nous sommes encore, on nous a joué la petite musique de la consultation. Sans, en rien, prendre en compte notre expérience, notre vécu... Tant d'heures de perdues en réunionite aiguë...
Bon...
Heureusement il y a d'autres plans, ceux utilisés sur le chantier, élaborés, modifiés, créatifs.
Les plans épargne, vides (le quotidien ne permet pas ce genre de plan). Les bons plans pour les vacances...
Ouais! Et vous le plan ça vous dit quoi?
je suis comme toi: archi désabusée sur le métier en ce moment.
RépondreSupprimerSi c'est pas malheureux!!!
Supprimer(en ce moment tout particulièrement, on va dire).
RépondreSupprimerOui, en ce moment particulièrement et de plus en plus...
SupprimerBravo pour ton message qui résume bien notre condition ! ;) Moi, cette année je me console comme je peux en ne pensant qu'à une chose, j'ai de la chance, j'ai de la chance, j'ai de la chance cette année d'avoir des élèves sympas et des élèves " normaux", une classe sympa, et du coup je peux à nouveau faire des projets et enseigner plutôt que faire le gendarme....
RépondreSupprimerBon, je suis en retard pour le mot au hasard, tant pis je le fais le dimanche et moi, le mot plan, ne m'a pas du tout fait penser à la même chose....
Vivement
Mes élèves aussi sont plutôt mignons... Il y a pas mal de misère mais nous sommes là pour essayer de la compenser. C'est plutôt le reste qui pèse...
SupprimerJ'aime beaucoup tes plans à toi! Cette maison abandonnée trouvée avec ta fille est une pépite!
Allez, les filles ! Courage ! Pensez à toutes ces personnes qui passent dans vos classes, tout petits minus, et qui sont les adultes de demain ! C'est ce qui vient en premier quand on pense à notre métier, non ?
RépondreSupprimerCertes, je préfèrerai de meilleures conditions, et je me situe parmi les privilégiées, ayant un mari qui compense bien du côté salaire, mais bon : si on ne met pas les enfants en premier plan quand on parle de notre métier, qu'est-ce qui reste ?
Kiss les filles !
Hauts les cœurs !
:o)
C'est parce que nous mettons nos élèves au premier plan que tous les bâtons dans les roues me désespèrent. Mon salaire n'est qu'une paille dans le marasme, qui nous atteint. Corvéables à merci et pas pour nos petits! Pour qu'un ministre ai son nom sur réforme, pour que les éditeurs puissent renouveler tous les manuels, pour que le lobbying du tourisme décide ce qui est bon pour les 47% de personnes qui ne partent pas en vacances... Haut les coeurs, oui mais là je suis écœurée (et il y a de quoi mais je ne peut pas tout dire ici).
SupprimerJe pense à toi et je t'envoie un gros paquet de pensées positives avec de vrais morceaux d'amitié dedans...
Supprimer:o)
Merci Mistinguette, je ne doute pas de ton amitié! Je prends les pensées positives!
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