Le goût...

Bien sur, je me serai bien passée des nuits en tranches des premiers mois mais quel plaisir ces instants de tendresse pendant que le monde dort... Évidemment, mon temps passé à faire le taxi aurait sans doute pu être mieux employé mais que de vérités essentielles, déclarations fracassantes j'aurais manqué s'ils avaient pris le car ou le métro... Il est certain que les heures passées dans les salles d'attentes, aux urgences, chez le toubib auraient été plus enrichissantes au ciné, au théâtre ou dans un atelier d'arts plastiques mais quel plaisir de les voir si vivants, si actifs, si inventifs (même s'ils sont fatigants... aussi)... Je suis certaine qu'il y a des moyens plus ludiques d'employer son temps que laver, trier, plier, ranger, des tonnes de linge, que de ranger, encore et toujours, ce qui l'a déjà été et qui ne le reste jamais, que de cuisiner jours après jours, sans exception, des repas qui passeront et qui feront passer ce qui est bon pour leur santé, leur croissance, leur moral...Mais...

Jamais au grand jamais je ne pourrais me passer de leurs sourires, de leurs facéties, de leurs inventions, de leurs créations, de leurs projets... Je me fais du soucis, je ne dors pas toujours bien, je me fâche le matin et parfois aussi le soir... Mais... C'est surement en grande partie grâce à eux que c'est imprimé en moi, sur moi, les rides du sourire... Ce sont eux qui donnent du goût à la vie.